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Sur les traces de l'Ours du 19 juillet au 2 août 2020

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Le Journal de Bord

Retrouvez l’album photos du Séjour sur les traces de l’ours- spécial forêt :
http://www.osi-photos.org/thumbnails.php?album=478
Vous pouvez vous inscrire afin de télécharger l’album photo de vos enfants.

Découvrez le centre grâce à l’équipe drone !

Dimanche 26 juillet


Tout le monde est bien arrivé, les participants ont pris possession de leur chambre et du centre.
Le groupe est composé de Nathanaël, Christopher, Sophie, Manon, Thierry et Valérie.
Après un premier dîner nous avons fait connaissance et établi les règles de vie en collectivité et quelques explications sur les mesures sanitaires à appliquer pendant le séjour.
Le cadre est magnifique :-)

Lundi 27 juillet

C’est notre première journée de séjour, ce matin je vais proposer un atelier découverte des principaux outils que nous allons utiliser pendant la semaine (filet à papillons, jumelles et loupe de botaniste), question de m’assurer que mes participants sauront s’en servir correctement. Puis cet après-midi nous ferons un atelier de fabrication de pièges attractifs pour coléoptères saproxyliques, le recensement de ceux-ci étant l’une des missions de notre séjour. Le tout sera accompagné de l’explication du déroulement du séjour et le but de la recherche de cette semaine.

Après une séance d’accueil et d’explications de ce que nous allons faire pendant notre séjour, Eloy nous a équipés de filets à papillons et jumelles et nous sommes partis pour une balade autour du centre. Nous avons parlé un peu de tout pendant notre promenade, Eloy est un naturaliste généraliste qui nous a raconté des choses sur des thèmes très divers ; papillons, reptiles, botanique, coléoptères, oiseaux et mammifères. Thierry et Valerie s’intéressent à la botanique et aux oiseaux, Sophie un peu à tout, Nathanael est passionnée d’araignées, Manon et Christopher à la nature en général sans avoir une préférence. Pendant notre trajet nous avons appris à nous servir de notre matériel et nous avons appris plein de nouvelles choses, c’était assez dense, mais cela nous convient. Nous avons appris à différencier certaines espèces de papillons, à nous servir des clés simplifiées de détermination des arbres faites par l’ONG, à bien régler les jumelles pour ne pas trop fatiguer les yeux pendant nos observations et à utiliser la loupe de botaniste correctement.
Manon a capturé une femelle d’Apollon, papillon montagnard protégé. Eloy nous a montré un fait assez insolite sur ce papillon ; il avait une sorte de capsule qui scellait ses organes génitaux, Eloy nous a expliqué que la mâle déposait ce mécanisme après fécondation pour s’assurer qu’aucun autre mâle ne féconde la femelle et porte sa progéniture.
Nous avons visité des pièges à carabes qu’Eloy avait placé avec ses participants de la semaine dernière, récolte puis changement d’appâts. Les pièges étaient amorcés avec un mélange de vinaigre, jus de pomme et sel et nous avons changé ce mélange par du fromage car Eloy n’a pas trouvé la récolte assez ciblée avec cet appât. En effet il y avait quelques carabes, (5 à12 par piège) mais aussi beaucoup de bousiers (20 à 30 par piège) qui semblent être bien attirés par le mélange. Eloy espère cibler mieux les carabes avec le fromage, il nous a expliqué sa démarche de recherche sur les carabes ce qui semble être très intéressant.

L’après-midi nous avons fabriqué, sous les conseils d’Eloy, des pièges avec des bouteilles plastiques recyclés, une méthode simple et peu onéreuse. Nous en placerons quelques uns demain pendant notre rando dans la forêt de Freychenede, une vieille forêt située pas loin du centre qui sera l’un des nos lieux d’étude. Nous avons fait une petite séance de détermination des coléoptères récoltés ce matin et Eloy nous a proposé la lecture de l’un de ses textes naturalistes. La journée a été bien remplie.

Mardi 28 juillet

Aujourd’hui c’est le départ de notre projet pour ce séjour, nous partons en randonnée jusqu’à la tourbière de Bernadouze, site classé Natura 2000 et d’un grand intérêt faunistique et floristique et qui est située en bordure de la forêt de Freychenede. Nous avons pris du matériel pour poser des pièges à coléoptères et pour déterminer fleurs, papillons, sauterelles, libellules et araignées à la demande de Nathanael. Notre but est de recenser un maximum d’espèces de tous ces ordres d’insectes et de botaniser.

La journée est assez nuageuse et fraîche, un fort orage pendant la nuit a bien rafraichi l’ambiance. C’est pas mal pour marcher, par contre les insectes volants ne sont pas au rendez-vous et nous ne voyons que peu d’espèces pendant notre trajet, du coup nous avons donné une place importante à la botanique. En début d’ascension ce sont des frênes et des chênes qui dominent avec des buis en sous-bois et des noisetiers le long des ruisseaux et zones plus humides. Des affleurements rocheux apparaissent dès que nous prenons un peu de hauteur. Une végétation plus base occupe ces lieux, germandrée, orpin, origan, et autres plantes du même acabit. Nous sommes sur un versant nord, dès que nous arrivons à hauteur des crêtes en face de Suc, la hêtraie prend place et elle va nous accompagner tout le long de notre trajet, rendant le paysage assez monotone.

Heureusement que nous avons Thierry avec nous pour nous parler de la géologie particulière de la région. En effet, la présence de la lherzolite rend cette géologie assez insolite. La lherzolite est une roche magmatique qui se trouve en profondeur dans le manteau terrestre et qui ne se retrouve en surface qu’en de rares occasions. Ici c’est pendant la formation des Pyrénées qu’elle est remontée en surface pour nous montrer assez précisément la zone de collision entre la péninsule Ibérique et l’ancien massif hercynien. La journée est toujours maussade et la bruine fait son apparition rendant nos prélèvements assez maigres, mais une fois arrivés à la tourbière, nous nous régalons de sa diversité botanique et réussissons à capturer quelques orthoptères et odonates.

La bruine continue à tomber quand nous décidons de nous rendre à notre lieu de bivouac pour la nuit. Eloy prélève ses pièges à appât attractif qu’il a placés la semaine dernière, il n’est pas content du résultat, l’appât au vinaigre et jus de pomme ne donne pas les résultats escomptés.
Une forte brise nous fait chercher un coin abrité du vent, ce que nous trouvons en contrebas dans une belle clairière qui nous accueillera pendant la nuit. Soirée feu de bois et récits divers ; ours, loup, guimbarde, bananes au chocolat.

Mercredi 29 juillet

Réveil bien matinal, nous déjeunons et plions notre campement. En attendant qu’Anne-Lise vienne chercher nos affaires de bivouac et nous amener notre pique-nique du jour, nous plaçons quelques pièges à coléoptères autour de la clairière et sur un vieil arbre mort. Mécontent de son appât au vinaigre et au jus de pomme, Eloy place du vieux camembert dans ses pièges pour mieux cibler ses prises, les coléoptères saproxyliques, qui lui permettront de se faire une idée de la santé de la forêt dans ce lieu. En effet, la veille, ses appâts étaient occupés par des hyménoptères, diptères et quelques papillons nocturnes noyés dans son mélange. Nous les avons conservés dans de l’alcool pour une détermination ultérieure.

Après le passage d’Anne-Lise nous nous mettons en route pour aller vers la tourbière. Hier avec le mauvais temps nous n’avions pas pu recenser convenablement odonates et papillons. Malgré l’ensoleillement ça ne vole pas beaucoup dans la tourbière, il fait encore trop frais, mais nous réussissons à capturer quelques libellules et papillons, puis nous recensons quelques plantes ; Gentiane pneumonante et les Grassettes du Portugal entre autres.

Pendant notre marche de retour, Eloy nous capture des papillons de chaque famille présente dans les Pyrénées et nous apprend comment les différencier.

Il fait très chaud dans l’après-midi et la fatigue se fait sentir sur nous tous. En descendant vers Suc un cri de rapace attire notre attention, ce sont des Circaètes, selon Eloy il y a le cri d’un adulte et d’un jeune. Le cri de l’adulte s’éloigne de nous tandis que celui du jeune continue à retentir avec insistance au dessus de nos têtes sans que nous apercevions où se trouve la bête. Eloy nous fait part de son hypothèse ; un jeune récemment sorti du nid et pas encore bien rassuré en vol avec ses parents qui l’incitent à prendre son vol. Plus tard arrivés au centre, cette hypothèse se confirmera : la famille de Circaètes vole au dessus du centre. Arrivés aux abords du ruisseau de Suc, nous faisons une halte pour tremper les pieds dans l’eau et nous désaltérer. Encore une belle journée pour nous tous, pleine de découvertes et de nouveaux apprentissages.

Nous finissons la journée par regarder un documentaire sur les reptiles et les amphibiens de Corse.

Jeudi 30 juillet

Aujourd’hui Eloy nous a prévu une séance en salle le matin pour faire de la détermination et établir les listes de recensement de toute la faune et la flore que nous avons vue pendant ces deux derniers jours. L’après-midi il y aura une visite du PNR qui nous fera une intervention sur les animaux des Pyrénées. En fin d’après-midi nous partirons au pied du Montcalm, vers le ruisseau de l’Artigue ou nous camperons ce soir pour au lendemain faire une marche d’ascension au Montcalm, où sont placés les pièges à ours, deuxième mission de notre séjour dans les Pyrénées.

Matinée très studieuse avec Eloy qui nous a bien mis au travail. Botanique, lépidoptères, orthoptères, odonates, oiseaux, mammifères et araignées étaient au menu. Chacun d’entre nous s’est attribué une de ces tâches pour rédiger une liste la plus précise possible de toutes les espèces que nous avons vues. Nous avons aussi établi une clé des papillons que nous avons trouvés pendant ces jours, car Valérie et Sophie y tenaient.

En début d’après-midi nous avons eu une intéressante intervention du camion itinérant du PNR qui nous a parlé des espèces animales pyrénéennes, avec des interventions ponctuelles de Eloy et Konan. Un débat enrichissant pour nous tous.

En fin d’après-midi nous partons pour l’Artigue au pied du Montcalm, où nous allons bivouaquer ce soir. En arrivant une séance de montage de tentes pour la nuit, car nous avons l’équipe Drone-Parapente qui dormira avec nous. Travail vite fait et bien fait, cela nous laisse le temps d’aller dans la prairie de l’Artigue où Eloy avait démarré un recensement l’année dernière et nous avons fait de la botanique.

Soirée grillades et loup-garou

Vendredi 31 juillet

Réveil matinal pour les participants ours à pied dont la plupart ont dormi à la belle étoile. On a démarré la journée par une visite à la prairie d’hier soir, où cette fois-ci le soleil était déjà là en chauffant bien l’ambiance dès 10h du matin. Nous avons fait une belle récolte de données, surtout de papillons, dont nous avons testé les nouvelles clés réalisées par tout l’équipe, super comme travail !

Puis une fois ravitaillés par Anne-Lise, nous avons commencé notre ascension du Montcalm vers les pièges placés l’an dernier par les participants ours d’OSI. Les pièges à poils semblent ne pas avoir été visités, nous les avons badigeonnés d’essence de térébenthine pour les réactiver. La journée est belle et ensoleillée, pendant notre ascension nous admirons la vue offerte par le versant sud du massif du Bassiés qui se trouve en face de nous, tout simplement magnifique. Eloy nous explique que nous sommes en zone périphérique de présence d’ours et que c’est peu probable, mais pas impossible, de trouver des indices sur la forêt que nous traversons car les ours ne passent que rarement sur ce secteur. Par contre, une fois arrivés sur le bassin de récupération d’eau qui fournit le conduit de forçage, nous serons à l’intérieur de cette zone de présence. Nous arrivons sur ce lieu et Eloy nous amène prélever le seul piège photo resté en place de la saison dernière, là où il pensait être la meilleure place selon la géographie du site.

Le chemin d’accès est assez difficile, une fois arrivés le piège est couché sur le coté ; il n’est plus à la place où il avait été placé. Eloy semble déçu, ayant été placé dans une anfractuosité de la paroi rocheuse et calé avec des pierres il a dû bouger avec une tempête ou des conditions climatiques extrêmes. Nous continuons notre ascension, car Eloy nous emmène monter sur le haut de la chute d’eau qui alimente les conduites. L’ascension est assez raide et difficile pour certains, mais l’effort en valait la peine, la paysage est magnifique. Pendant notre ascension, Sophie nous fait remarquer une silhouette qui bouge : en regardant à la jumelle c’est un Isard mâle qui fuit notre présence en sautillant sur les rochers. Un peu plus haut c’est un autre Isard, cette fois-ci à moins de 20 mètres qui détale devant nous, il était couché parmi la végétation, Eloy nous montre sa couche parmi les fougères et les rhododendrons. Les papillons volent bien ici, Erebias et Apollons égaient de leurs couleurs chatoyantes les prairies humides et les tourbières de pente qui sont nombreuses dans le secteur.

Nous décidons d’entamer la descente, sur une crête nous apercevons sur une bonne dizaine de mètres la terre bien retournée avec des gros pans d’herbe arrachés, ça ne semble pas être l’œuvre des sangliers, Eloy pense à l’ours, nous prenons des photos pour une confirmation ultérieure de l’équipe de suivi ours. Ce secteur est longé par une clôture couche, Eloy nous fait chercher des poils accrochés, nous en trouvons quelques-uns, marron clair assez longs, on dirait des poils de crinière de cheval, mais nous les gardons pour vérification en labo.

La descente est rapide et vers 17h nous sommes en bas sur le parking de l’Artigas a attendre que Anne-Lise vienne nous récupérer.

Une fois arrivés au centre nous partons aux douches bien méritées, nous sommes tous bien fatigués, mais heureux de notre journée.
Puis en début de soirée, surprise, Eloy en vérifiant les photos prises par son piège photo trouve des images d’un ours, très floues et pas faciles à déterminer, mais bien que de façon indistincte on aperçoit quand même la bête. Eloy pense qu’il a joué avec le piège en le déplaçant de sa position originale, il a dû être attiré par l’essence de térébenthine posé sur le piège à poils qu’il avait mis sur le bouleau d’en face, car il est passé seulement quelques jours avoir mis le piège en place. Bien que les photos ne soient pas nettes ni exploitables cela reste une donnée de sa présence sur les lieux, ce qui est un bon résultat pour nous.

Samedi 1 août

Voilà notre dernière journée qui s’amorce. Au programme ce matin la préparation de la retransmission de notre semaine avec Eloy. Nous avons décidé de faire un poster collectif explicatif du déroulement de la semaine. Manon nous a fait de très jolies décorations. Christopher se charge de présenter les oiseaux vus pendant le séjour à l’appui d’un petit poster comme aide mémoire. Nathanael nous a fait un super poster d’araignées rencontrées dans la tourbière. Sophie, Thierry et Valérie ont fait les clés papillons en main sur lesquelles ils ont travaillé pendant plusieurs jours. Tout le monde s’est très bien investi dans cette préparation.

Vers 15h les retransmissions ont commencé, d’abord ours à cheval, suivi d’ours à pied et enfin Drone-parapente.

Super retransmission de tout le monde, l’équipe ours à pied à été parfaite et leur présentation de très belle facture, un grand merci pour l’investissement dans la recherche et leur bonne humeur pendant tout le séjour.

Voici la vidéo de la retransmission intégralement organisée par nos naturalistes. Bravo et merci à tous !

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