Envoyer à un ami

Nature au sommet Ados du 24 au 06 Août 2023

Voir descriptif détaillé

Nature au sommet Ados du 24 au 06 Août 2023

Voir descriptif détaillé

Menez à bien d'incroyables projets scientifiques !
Des voyages scientifiques qui changent le monde
Des aventures hors du commun, des projets réels pour le développement durable

Accueil > Nos actions > Journal de Bord des Opérations > Vacances Scientifiques > Séjour Nature au sommet > Nature au sommet Ados du 24 au 06 Août 2023

Ajouter à ma liste de souhait

Le Journal de Bord

Dimanche 23 juillet 2023

Tout le monde est bien arrivé au centre des Choucas à Chandolin ! Cette semaine nous sommes particulièrement nombreux : 42 enfants entre 8 et 17 ans qui participent à 5 séjours différents (astronomie, biodiversité, géologie, drones et bien sûr Nature au sommet). Pour le séjour Nature au sommet, nous sommes 8 en tout : Aloïs, Léonie, Alexandre, Arnaud, Owen, Rémi, Tilio et l’éducatrice scientifique Catherine. Après le dîner, nous faisons un grand jeu pour aider à retenir les prénoms de chacun : le jeu de Lucky luke puis le jeu du drap : 2 équipes se font face, séparées par un drap maintenu verticalement. A chaque manche, une personne de chaque équipe s’avance jusqu’au drap, et lorsque l’on abaisse le drap, c’est le premier qui arrive à dire le prénom de celui qu’il découvre en face qui fait gagner un point pour son équipe. A la fin, on a bien ri et on connaît presque tous les prénoms, mais c’est pas encore si simple.

Lundi 24 juillet 2023

Ce matin, la météo a décidé de ne pas nous laisser aller au sommet du Schwarhorn comme il était prévu. Il est annoncé des averses et des orages toute la journée ! Mais on a de la chance : après un temps en intérieur tous ensemble pour mimer et voter les règles de vie du centre, puis un petit atelier créatif permettant à chacun de se représenter sur un petit dessin, puis de le coller là où il veut sur le poster du « thermomètre des émotions », un éclaircie imprévu semble s’installer. Génial, on saisit l’occasion pour sortir. Catherine nous distribue des fiches représentant des plantes qu’il faudra qu’on apprenne à reconnaitre pour le protocole de Nature au sommet que nous ferons plus tard dans la semaine. C’est donc une petite balade jeu de piste qu’on entreprend, pour réussir à repérer les fleurs cibles de notre étude. On en trouve plein, bien qu’on ne soit pas encore à très haute altitude : l’Epilobe en épi, la Campanule barbue, l’Impératoire, la Silène enflée ...et on apprend à identifier tous les conifères qui nous entourent : le Pin cembro, l’Epicéa, le Mélèze et le Génévrier. Puis on s’installe en bordure du sentier et cette fois c’est un autre jeu d’observation qui nous attend. Par équipe de 2 ou 3, il nous faut retrouver autour de nous des plantes avec des critères bien définis, ce qui nous permet d’apprendre petit à petit tous les mots de vocabulaire important pour identifier les plantes. Le jeu se termine juste à temps pour rentrer au gîte, avant qu’on ne se prenne la pluie qui revient sur fond de tonnerre. On visite le laboratoire Biodiversita, dans lequel nous avons tout ce qu’il faut pour étudier la faune et la flore : une bibliothèque de guides en tout genre, une loupe binoculaire, des serres pour étudier les papillons, des échantillons, jumelles, loupes, collections d’insectes et d’indices de présence des animaux etc. Après le déjeuner et la pause, nous avons encore beaucoup de chance. Le tonnerre a grondé pendant le repas, et la météo s’est remise aux belles éclaircies. L’équipe Nature au sommet est optimiste et choisit de prendre le télésiège juste derrière le gîte, afin de se retrouver rapidement en altitude et de pouvoir continuer la quêtes des plantes cibles. On se munit même de filets à papillons des fois que les insectes ne sortent de leurs abris.
Et nous avons bien raison, notre balade d’altitude nous permet de voir encore beaucoup d’autres fleurs, on en totalise au final 17 vues en une seule journée. Le groupe est particulièrement attentif et doué pour repérer et retenir toutes ces informations. On a l’occasion de bien observer plusieurs Traquet motteux, ainsi que des Chocards à becs jaunes, un Grand corbeau et plusieurs marmottes au loin. Rémi et Tilio ont déjà le coup de main pour attraper les papillons, ils expliquent au reste du groupe comment manipuler l’outil et comment différencier les papillons de jour et de nuit. On a aussi la chance de rencontrer et d’apprendre à reconnaître la stridulation (c’est à dire le son qu’il émet en frottant ses pattes sur ses ailes) du « criquet Popeye », dont le mâle se reconnaît très bien avec ses tibias renflés. Et enfin nous voyons courir au sol plusieurs Cicindèles et la Zygène des sommets (un papillon de nuit toxique) qui sont aussi des insectes que nous suivons dans le protocole de Nature au sommet. Arrivés au bord du Lac noir, nous prenons le temps d’admirer un vacancier qui s’essaye à faire du foil sur l’eau et qui se débrouille très bien pour rebondir en fléchissant ses genoux sur sa planche. Puis un grondement de tonnerre au loin nous indique qu’il est temps de revenir au centre. On reprend donc le télésiège et arrivons bien au sec au gîte pour prendre le goûter. Pendant le goûter, nous observons avec fascination l’orage qui gronde au loin avec de beaux éclairs qui sillonnent le ciel. Nous terminons l’après-midi avec un super jeu de la « trace maudite » délirant, avec les animateurs déguisés en fruits et légumes...Après le dîner, c’est un jeu de loup-garou (pour les plus jeunes) et Sporz (une version plus élaborée du loup-garou, pour les plus grands).

Mardi 25 juillet 2023

Après un réveil tout en rythme pour apprendre le « One time » (il s’agit d’un rythme à faire en groupe, et qui sonne dynamique et dansant, c’est super chouette !), nous démarrons notre matinée avec Konan et son groupe biodiversité. Nous découvrons donc le thème de leur séjour, et aidons à établir des fiches de caractérisation des syrphes (des mouches déguisées en guêpes ou abeilles). Les syrphes sont d’excellentes pollinisatrices et leurs larves mangent les pucerons. Ce sont donc d’excellents alliés des jardiniers. Nous avons tous une mission, répartis en groupes de 2 ou 3, et on arrive à la fin de notre séance à créer de beaux outils pédagogiques qui seront bien utiles pour le programme Biodiversita.

Petit aparté : c’est une situation exceptionnelle qui a obligé Catherine à s’occuper d’un ravitaillement pour un groupe itinérant ce matin et cet après-midi,en remplacement de la personne qui devait s’en charger mais qui a eu un décès dans sa famille. Notre journée est donc un peu adaptée pour faire face à cet imprévu.

Cet après-midi, nous sommes accueillis par Thomas, qui nous rejoint jusqu’à la fin de la semaine pour co-encadrer avec Catherine. Il y a aussi Arthur qui nous rejoint. Il était avec l’équipe « biodiversité » en début de semaine mais comme il est avec des 8-10 ans, il sera plus à l’aise avec nous. Nous profitons d’une nouvelle balade pendant laquelle nous continuons nos apprentissages sur les plantes, arbustes et buissons en particulier, et encore quelques observations de papillons et criquets.
Le soir, c’est une veillée bien animée de jeu de sardines ! Et demain, nous rentrerons au coeur de notre projet NAS. Le matin, nous préparerons nos sacs à dos pour partir 3 jours en montagne, avec pour objectif la réalisation d’un transect d’altitude jusqu’au sommet du Tounô à 3018 mètres. Nous dormirons au Lac du Tounô à 2660 mètres ! On a hâte !

Et nous donnerons donc des nouvelles à notre retour vendredi !

Mercredi 26 juillet 2023

Après un forum dynamique, nous nous sommes retrouvés au laboratoire afin que Catherine nous présente l’objet de notre étude et le protocole associé. Nous allons donc réaliser un transect depuis un point bien précis, jusqu’au sommet du Toûno, juché à 3018 m d’altitude.
Ce transect se trouve sur un chemin balisé et est réalisé selon la même méthode et en suivant le même itinéraire, tous les quatre ans. Notre mission est de relever tout au long de notre progression l’altitude minimale et maximale à laquelle nous croisons des espèces cibles (plantes herbacées, arbres, papillons, oiseaux…).

Le protocole bien en tête nous passons ensuite à la partie la plus importante de notre itinérance : faire son sac.
Catherine et Thomas nous ont expliqué comment préparer son sac de randonnée itinérante, les éléments importants à regarder (t°c confort d’un duvet par exemple…), l’essentiel à prendre avec soi, comment bien faire son sac et répartir les charges…

La matinée est passée si vite qu’il est déjà l’heure de prendre le bus !

Récit par Tilio et Alexandre
Après une matinée de préparation des équipements nous sommes partis vers l’aventure, vers les sommets. Nous avons commencé le parcours à ST-Luc où nous avons pris un des fameux funiculaires Suisse. Nous sommes alors montés à Tignousa où nous avons mangé accompagnés des bec croisés des sapins et commencé la rando sur le chemin des planètes, un sentier qui serpente dans la montagne autour de l’observatoire astronomique de Tignousa. Nous avons marché entre forêt et alpages jusqu’au lieu du début du transect. Nous avons alors commencé à rechercher les plantes, oiseaux et papillons. Ensuite, nous avons commencé la montée vers le bivouac sous un froid qui se faisait de plus en plus ressentir. Arrivés au spot, le lac du Toûno nous avons mangé et profité de la vue sur les montagnes enneigées. Enfin, nous nous sommes rapidement couchés alors que le thermomètre passait en dessous de la barre des 0 degrés.


Jeudi 27 juillet 2023

récit par Léonie et Owen
Jeudi matin, en attendant que Léonie, Alexandre et Catherine se réveillent, nous sommes montés sur une crête au bord du lac pour avoir du soleil. Après le petit déjeuner, Aloïs, Tilio Rémi, Arthur et Thomas se sont baignés dans le lac et Arthur y a fait la fin de la vaisselle. Avant de gravir le Tounô, nous avons caché nos affaires derrière de gros rochers pour que l’on ne nous les vole pas. Après deux heures d’effort, nous arrivâmes au sommet à 3018 mètres d’altitude pour manger.

Suite du récit par Catherine et Thomas
Nous parvinrent, non sans effort, à nous hisser au sommet du Toûno, dont un reposoir à guibolles (un banc), y siège fièrement à plus de 3000 m d’altitude. L’ascension à été l’occasion de poursuivre notre mission de repérage des plantes, insectes, oiseaux cibles du protocole. Petite complexité supplémentaire, la nature a décidé de prendre un peu d’avance cette année et bon nombre de plantes dont nous étions à la recherche se trouvent dans un stade végétatif bien avancé (fané, en graine…). Malgré tout, cela n’a pas découragé les plus téméraires (notamment Léonie et Owen) qui ont, coûte que coûte, réalisé l’identification et la reconnaissance d’espèces à l’aide d’autres critères (disposition et forme des feuilles…).

Au sommet, fin de la première partie du transect, nous avons partagé le déjeuner en contemplant la partie visible du Weisshorn (le sommet se trouvant dans les nuages), la Dent Blanche, les glaciers de Brunegg Gletscher et de Turtmanngletscher ainsi que du célèbre Matterhorn (le Cervin). Thomas nous a expliqué que le Matterhorn ainsi que la Dent Blanche faisaient autrefois partie de la plaque africaine il y a de cela des millions d’années et que Matterhorn est également présent sur l’emballage d’un célèbre chocolat Suisse (on vous laisse trouver la réponse). Une fois le déjeuner terminé, certains ont profité du calme qui régnait pour entreprendre une petite sieste réparatrice, tandis que d’autres, entreprirent d’inventorier l’ensemble des espèces de plantes présentes : Le Saxifrage à feuilles opposées, la Linaire des Alpes, l’Edelweiss, le Génépi noir, la Drave douteuse, la Joubarbe des montagnes, la Gentiane de Schleicher, la Silène enflée, la Primevère hirsute, l’Arabette du Caucase et l’Arabette bleuâtre. Les siestes et l’inventaire terminés, nous sommes repartis comme un seul homme pour la seconde partie du transect, à savoir : repérer et relever l’altitude à laquelle nous voyons pour la première fois, durant la désescalade, les différentes espèces cibles.

Arrivés à notre camp de base après 2,8 km et 350 m de dénivelé négatif, bon nombre d’entre nous ont entrepris la construction d’abris à vent (idée issue des abris dans lesquels certains ont fait la sieste à midi). Chacun a choisi avec soin l’emplacement, la technique ainsi que l’architecture la plus idéale donnant au lieu un aspect troglodytique.
Les travaux achevés et le campement installé, nous avons profité de notre dernier repas chaud en bivouac et l’avons conclu par un bâton de parole. Celui qui possède le bâton de parole peut s’exprimer, sans être interrompu, sur son humeur, ses attentes, ses besoins etc.

Cette dernière soirée de bivouac s’est conclue par un magnifique coucher de soleil, juchés sur notre colline préférée et survolée par un Aigle royal au moment même où nous la quittions. Nous nous sommes tous couchés tôt, fatigués mais bien contents de la journée en montagne que nous avons partagée.



Vendredi 28 juillet 2023

Récit par Rémi et Adrien
Nous nous sommes réveillés après une bonne nuit de sommeil qui nous a permis de rattraper les heures perdues. Puis le fait que ce petit déjeuner soit notre dernier en bivouac nous a permis de finir le “superflux”. Nous avons donc constaté une baisse drastique de Müesli et de la pâte à tartiner. La fin de ce festin nous a réservé une bonne surprise : un Gypaète barbu traversant le ciel !
Puis, après avoir fait nos sacs, et admiré au passage des Niverolles alpines et des Linottes mélodieuses, nous sommes partis finir le protocole et rentrer à Chandolin. Sur le chemin, nous avons retrouvé toutes les espèces ayant été vues à l’aller (merci Catherine), ainsi que quelques nouvelles espèces de papillons, de fourmis…
Enfin, nous sommes arrivés à la fin du protocole et avons dégusté un magnifique déjeuner.

Suite du récit par Thomas et Catherine
Et comme nous avons un groupe de bons marcheurs, on a décidé de rentrer à pieds jusqu’au centre après le déjeuner. Il ne restait plus que du plat et de la descente, et avec les sacs à dos bien allégés de la nourriture, et le sentier de descente en forêt magnifique, ça en valait la peine !
De retour donc vers 15h30, nous avons pris le temps de déballer nos sacs, prendre les douches et nous nous sommes retrouvés pour le goûter, avec de bons pains au chocolat de la boulangerie pour fêter notre retour au confort !
Une bonne partie des jeunes du centre sont ensuite partis faire un tour à Chandolin pour s’acheter quelques souvenirs ou spécialités locales à déguster. Le soir après le dîner, nous avons bien ri avec la veillée « anecdotes » : chacun réfléchit dans sa tête à 2 anecdotes à raconter au groupe, l’une vraie et l’autre fausse. Puis à tour de rôle, un binome vient raconter 2 anecdotes (donc chacun en choisit une seule). Le binome doit se mettre d’accord pour qu’il n’y ait qu’une anecdote de vraie parmi les 2 qui seront racontées et le reste du groupe doit ensuite voter pour trouver laquelle des 2 est la vraie.

Samedi 29 juillet 2023

Après deux nuits en bivouac, celle-ci parut à certains extrêmement confortable. Reposés et débordants d’énergie, la mission du jour était claire : préparer les retransmissions. Elles font également partie de l’identité d’OSI, valoriser et mettre en avant, en présentant aux parents et aux autres participants, le fruit de notre travail de plusieurs jours. Des binômes se sont naturellement formés et chacun d’eux a manifesté son envie de présenter des choses différentes mais non moins complémentaires.

Adrien et Rémi se sont penchés sur la question de la présentation du transect, du protocole et de la méthode inhérente. Léonie et Owen quant à eux, ont souhaité parler de la difficulté que peut représenter la ressemblance entre différentes espèces ainsi que le stade végétatif déjà bien avancé, qui nous a rendu la tâche plus complexe. Tilio et Alexandre ont pris le parti d’analyser et de rendre compte des résultats de nos travaux de cette année en comparaison de ceux de 2020. Leurs conclusions laissent penser que le changement climatique pourrait avoir eu des effets sur certaines espèces cibles. Quid d’Arthur et d’Aloys ? Et bien, ils ont décidé de nous narrer leurs aventures « bivouacesques » à travers un récit de leur cru, une épopée fantastique faite d’héroïsme et de locutions latines à outrance.

Cette matinée s’est conclue par les traditionnels bilans ou chacun est invité à s’exprimer concernant l’expérience vécue durant la semaine.

Après le déjeuner, nos binômes ont peaufiné leurs présentations et leurs textes en vue de la retransmission de 15h. C’est déjà l’heure et les retransmissions commencent par le séjour Astro, suivi de celle de géologie puis la nôtre : tour à tour, Léonie, Owen, Adrien, Rémi, Tilio, Arthur, Alexandre et Aloys ont pu prendre la parole ou assister leurs camarades durant les présentations. L’après-midi s’est conclue par les restitutions du séjour biodiversité et drone, suivies d’un goûter, où les participants et parents présents ont pu échanger entre eux suite aux questions soulevées plus tôt.

La journée et le séjour touchent à leur fin mais ce n’est pas sans compter sur la traditionnelle fondue Suisse et la non moins traditionnelle boum de fin de séjour !

Nous sommes heureux de vous avoir rencontrés, d’avoir pu partager avec vous notre passion de la nature et de la montagne et nous vous remercions de nous avoir aussi partagé un peu de vous. Certains d’entre vous nous ont dit être motivés pour revenir l’an prochain pour faire cette fois le séjour complet de 2 semaines (permettant d’aborder aussi la partie alpinisme), on espère donc très fort que vous reviendrez et on a déjà hâte !

Petit bilan scientifique de la semaine

Malgré une météo incertaine, nous avons réussi à maintenir les objectifs de la semaine, dont notamment la réalisation d’un transect au sommet du Tounô.
Nous avons enregistré 129 données via l’application Obsmapp, correspondant à 86 espèces (dont 73 espèces de plantes). La liste des espèces recensées sur nos 3 jours de prospection sur ce sommet est accessible sur le lien ci-dessous :
Liste espèces Tounô 2023
Ces données sont donc consultables sur le site Observations.org et sont ainsi automatiquement partagées avec les communautés scientifiques en accès libre de droit. Elles alimentent la base de donnée mondiale de référence, le GBIF (Global Biodiversity Information Facility) et contribuent ainsi à améliorer les connaissances sur la faune et la flore de la Suisse au-delà du programme Biodiversita.
Le sommet du Tounô ayant été réalisé en juillet 2020, nous avons pu commencer à analyser et comparer nos données avec celles récoltées 3 ans auparavant. Pendant la journée du samedi, et en vue de la préparation de la retransmission, Tilio, Aloïs, Arthur et Alexandre ont commencé à comparer ces données et ont pu déjà en tirer des constats très intéressants. Au sommet, nous avons retrouvé quasiment toutes les mêmes espèces de plantes. Cette année, nous y avons trouvé en plus l’Edelweiss ainsi que la Joubarbe des montagnes, mais nous n’y avons pas trouvé la Drave de Flatniz. Cette dernière n’était présente qu’au sommet il y a 3 ans. On peut donc penser, soit que nous l’avons ratée cette année car peu détectable (surtout que la végétation étant en avance cette année, il était d’autant plus compliqué de repérer les plantes déjà fanées), soit que le réchauffement climatique global a fait disparaître cette espèce de ce sommet, car elle n’a pas de possibilité de remonter plus haut en altitude pour retrouver ses conditions optimales de température. La première hypothèse semble la plus probable, mais c’est une information importante et qu’il va falloir suivre pour vérifier ce qu’il en est, lorsque nous referons le transect dans 3 ou 4 ans. Concernant la Joubarbe des montagnes, elle remontait en 2020 jusque 2995m. Léonie a comparé pour plusieurs des espèces cibles les altitudes maximales que nous avons notées pendant notre transect avec les altitudes maximales mentionnées dans un livre de référence sur les plantes de montagne (Guide expert des plantes de montagne de Franck Le Driant paru en 2022). Pour la Joubarbe, l’altitude maximale y est indiquée à 3000m. L’ayant vue au sommet, soit à 3018m cette année, nous constatons donc une altitude supérieure, ce qui peut refléter une tendance pour cette plante à remonter en altitude d’année en année, et qui pourrait donc être un effet direct du réchauffement climatique. Le traitement de l’ensemble des données à comparer est encore en cours, mais ce qui ressort nettement de notre première analyse, c’est que les plantes cibles de notre étude ont, soit gardé la même répartition altitudinale qu’il y a 3 ans, soit sont remontées plus haut avec une altitude maximale jusqu’à 20 à 100 mètres de plus de celle notée en 2020. Évidemment, pour tirer de réelles conclusions, et s’affranchir de phénomènes localisés ou annuels indépendants d’un réel effet du changement climatique , il faudra attendre encore plusieurs années et la réalisation de nombreux autres transects au Tounô. Il est tout de même fort intéressant de noter des différences déjà si marquées d’un transect à l’autre, avec seulement 3 ans d’écart entre les 2 réalisations. Affaire à suivre !
Un autre point intéressant est l’abondance des Zygènes des sommets (un papillon de nuit noir et rouge) constaté cette année, entre 2400 et 2600m d’altitude. Il s’agit du premier été en plus de 10 ans de prospection dans le Val d’Anniviers par le programme Biodiversita avec autant de Zygènes, on en a noté au moins 4 fois plus cette année. Par ailleurs, nos données indiquent un phénomène cyclique à l’échelle de 2 ans, avec un été sur 2 présentant une abondance marquée par rapport à l’été précédent. Cette hypothèse a pu être confirmée par un site de confiance lepido.ch mentionnant le cycle bisannuel de ce papillon, avec une abondance marquée pour toutes les années impaires.
Enfin, en termes d’outils pédagogiques, nous avons repéré une plante manquante dans la clé des plantes d’altitude réalisée par les participants de séjours précédents (un outil participatif et évolutif qui se peaufine et s’améliore chaque été, et qui fait référence pour l’identification de toutes les plantes trouvées au-dessus de 2700m d’altitude dans le Val d’Anniviers.) Nous allons donc ajouter le Trèfle des Alpes aux 101 autres plantes de la clé. D’ici quelques années, nous pensons pouvoir publier officiellement cette clé pour tous les curieux de nature qui viendront randonner dans la Vallée.

Album-photos de la semaine

Toutes les photos de la semaine sont visibles ici

Nos partenaires

Voir également