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Le Journal de Bord
Dimanche 5 juillet 2020
Tout le monde est bien arrivé au centre, il fait beau et la bonne humeur est au rendez-vous. Après l’installation dans les chambres, tout le monde se retrouve pour un repas délicieux. Nous sommes une quarantaine sur le centre (dont l’équipe encadrante), avec 4 thèmes de séjours différents : Nature au sommet, mais aussi des séjours sur les drones, l’architecture et l’astronomie. La veillée de jeux pour apprendre les prénoms est bien animée et on passe tous un bon moment : Lucky Luke, le jeu du drap ...
Tout le monde se couche avec hâte du lendemain.
Lundi 6 juillet 2020
La semaine commence avec le traditionnel forum pendant lequel Rosina présente les règles de vie du centre, et en particulier les mesures mises en place pour le Coronavirus. Lancelot annonce aussi le jeu « Anim’Story » qui nous suivra tout au long de la semaine : chaque animateur a un secret rigolo...les participants ont la liste des secrets d’un côté et la liste des animateurs de l’autre. Ils devront enquêter tout au long de la semaine pour trouver à qui appartient quel secret. Puis chacun rejoint son groupe d’activité. Pour Nature au sommet : on se rassemble dans la salle d’activité pour préparer les sacs et distribuer les paires de jumelles et filets fauchoir et filets à papillons. A 10h, nous voilà partis pour une rando à la journée en altitude, ce qui nous permettra de commencer à découvrir le monde fascinant des plantes de là-haut. Après avoir pris le télésiège, nous démarrons notre balade sous un grand ciel bleu. Le sentier est magnifique et nous amène dans des zones rocailleuses au milieu de lacs scintillants de teintes bleutées turquoise magnifiques. C’est là qu’on décide de faire une pause pour notre première approche botanique. Sylvain et Catherine sortent des cartes de défis de botanique : par équipe de 2, nous cherchons autour de nous des fleurs régulières et irrégulières, des pétales libres, pétales séparés, divers types d’inflorescence (capitule, ombelle, épi ...), des feuilles simples, composées ou en rosette basale, des feuilles alternes, verticillées etc. A la fin du jeu, nous avons tous appris le vocabulaire de base permettant de caractériser les plantes, et comment mieux les observer.
C’est là que Catherine nous distribue à chacun un « passeport de plante ». Ce passeport ne contient pour l’instant qu’une photo de plante, qu’ il nous faudra trouver pendant la suite de notre rando. Une fois repérée, il faudra remplir sa fiche d’identité (trouver son nom scientifique et observer ses caractéristiques morphologiques). Chacun se met donc en quête de trouver sa plante-cible. Rapidement, tout le monde trouve la sienne. On s’attèle donc à remplir les caractéristiques morphologiques des plantes dans le passeport. Puis, à l’aide de la clé des plantes de haute altitude réalisée par les participants des précédents séjours Nature au Sommet, nous identifions nos plantes et lui trouvons son nom scientifique. Nous avons là : l’Homogyne des Alpes Homogyna alpina, Le Sénéçon blanchâtre Senecio incanus, La Marguerite des Alpes Leucanthemopsis alpina, La Joubarbe des montagnes Sempervivum montanum, La Pulsatille souffrée Pulsatila alpina apiifolia et la Renouée vivipare Polygonum viviparum.
Juste avant la pause pique-nique, un chamois gambade sous nos yeux à quelques mètres, trop chouette ! Nous grimpons tous sur un promontoire au-dessus de l’eau pour savourer les délicieuses salades préparées par Marie. Nous poursuivons ensuite notre rando avec ici et là des observations de nouvelles plantes, de papillons (que nous apprenons à capturer avec le filet, juste le temps de l’identifier avant de le relâcher), ...et puis quelques oiseaux : le Pipit spioncelle et le Traquet motteux (mais pas facile de bien les voir, ils sont loin).
Nous rentrons au centre pour l’heure du goûter. Après le régal des biscuits cuisinés maison, tout le monde se retrouve dans le réfectoire pour choisir tous ensemble les règles de vie de la semaine, puis pour réaliser un beau poster qui représentera nos sentiments : Stephen y dessine une planète imaginaire sur laquelle il y a l’île du zen, le territoire de la solitude, le pays de l’aventure, ... Puis chacun se confectionne un petit badge qu’il peut placer sur le poster pour exprimer comment il se sent. Nous avons ensuite un temps libre, puis vient le dîner avec des burgers-frites maison, miam ! Et pour finir, une veillée de jeux coopératifs autour du ballon, très bonne façon de clore cette journée bien remplie. Demain, ce sera la journée d’escalaaade ! On est tous bien motivés, alors vite on se couche !
Mardi 7 juillet 2020
C’est parti, aujourd’hui nous prenons le bus tôt pour rejoindre le village de Grimentz. Nous y retrouvons Simon, notre guide qui nous accompagnera dans toutes nos sorties d’alpinisme. Après avoir pris une télécabine tous ensemble, nous avons une marche de 35 minutes avant d’arriver sur le site d’escalade. Nous repérons pas mal de plantes de nos passeports identifiées la veille, c’est chouette ! Pendant que Sylvain et Catherine installent des cordes en moulinettes dans les voies , Simon nous explique comment nous encorder et assurer au demi-cabestan. Puis par binôme, nous partons faire notre première voie d’escalade (une vingtaine de mètres). C’est pas évident, mais tout le monde réussit à parvenir en haut ou presque en haut. En tout cas, le cadre est magnifique !
Vers 13h, nous avons tous bien faim et nous nous arrêtons donc pour la pause du pique-nique. Puis nous reprenons l’escalade, et nous refaisons tous une voie voire 2 pour les plus motivés. Puis c’est le moment de nous mettre en situation d’alpinisme : nous nous organisons en 3 cordées de 3 personnes, avec Sylvain, Simon et Catherine qui prennent les têtes de cordée. Nous contournons les falaises en progression corde tendue et passons par diverses petites difficultés en passant ici et là dans les gros rochers pour finalement rejoindre le petit sommet au-dessus des voies d’escalade. Tout s’est bien passé, nous voilà prêts pour gravir des montagnes ! Nous rentrons puis prenons le goûter en attendant le bus. De retour au centre vers 18h, nous profitons de notre temps libre bien mérité pour nous reposer avant le dîner. Un bon repas copieux nous attend, suivi d’une veillée de loup-garou. Demain, nous partirons pour une aventure de 3 jours, avec le cœur de notre projet : l’ascension d’un sommet et la réalisation de notre premier transect !
Mercredi 8 juillet 2020
Ce matin, le temps passe vite avec la préparation des sacs et la répartition du matériel scientifique, de la nourriture et du matériel commun pour le bivouac. Nous prenons le bus vers 11h30 et arrivons au Barrage de Moiry vers midi. Après une petite marche, nous nous arrêtons vite pour pique-niquer et nous alléger. Puis nous longeons le sentier le long du Lac de Moiry (qui est d’un bleu turquoise magnifique, couleur due aux minéraux en suspension car l’eau vient du Glacier de Moiry juste au-dessus). Arrivés à la bifurcation vers un chemin qui monte, nous faisons une pause pour discuter du protocole scientifique que nous allons suivre. Chacun propose des idées et suggestions. Puis Sylvain et Catherine présentent le protocole final que nous allons suivre, qui a été mis au point lors des précédents séjours. Le principe sera de répertorier les altitudes minimales et maximales pour une vingtaine d’espèces d’intérêt : surtout des plantes, mais aussi quelques insectes et oiseaux en suivant un itinéraire précis qui nous amènera au sommet demain.
Ainsi nous commençons par répertorier au départ de notre transect toutes les espèces de plantes présentes. Puis nous démarrons l’ascension et notons toutes les nouvelles espèces que nous rencontrons, au fur et à mesure avec leur altitude. Nous obtenons ainsi l’altitude minimale de répartition de ces espèces le long de notre transect. Nous arrivons ainsi, à petite allure ponctuée de nombreux émerveillements devant les plantes et papillons, à notre lieu de bivouac : le Lac de Louchet. Pause goûter et hop, on repart mais cette fois sans nos sacs le long du chemin pour continuer un peu le transect. De retour à notre camp de base vers 18h, nous installons nos lits pour la nuit : couverture de survie au sol, puis bien installé à l’intérieur du sursac (qui sert à couper du vent et de l’humidité) le matelas, le duvet et le sous-duvet. Pour beaucoup, c’est une grande première ! Après un dîner copieux cuisiné au réchaud avec les derniers rayons de soleil, nous sommes tous pressés de nous coucher pour être en forme pour le grand jour demain. A 21h, nous sommes tous emmitouflés dans nos « chrysalides » comme le disait Lucas...
Jeudi 9 juillet 2020
Réveil à 7h ce matin. La nuit n’a pas été si facile pour tout le monde, mais un bon petit déjeuner se prépare et il y en a pour tous les goûts : tartines, muesli, chocolat chaud ...rangement de notre camp et organisation des sacs pour la journée, et hop, à 9h nous voilà partis sur la suite de notre transect. La montée est fatigante mais la vue est magnifique. Nous rejoignons à mi-chemin Sandrine, une collègue de Sylvain et Catherine qui vient pour se former sur la faune et la flore d’altitude et qui est par ailleurs moniteur d’escalade, ainsi que Simon, notre guide. Après quelques passages de névés que tout le monde apprécie, c’est le moment de s’encorder ! Simon part en tête avec Nourélise et Maxence. Puis Sylvain et Marguerite sur une cordée à deux, puis Sandrine avec sur sa cordée Luc et Anton, et enfin Catherine qui part avec Lucas. La progression à travers les gros rochers se passe sans encombre et nous arrivons très vite à la Pointe du Prélet. Le pique-nique au sommet est vécu par tous comme une grande fête après les efforts de la montée et les parties un peu plus techniques du passage sur l’arête ! Nous voilà à nous régaler de wraps ou riz cuisiné, avec une vue magnifique autour de nous. Les appétits sont à la hauteur de notre « table à pique-nique » ! Avant de repartir, nous notons consciencieusement les espèces de plantes présentes au sommet.
Au retour, la redescente des névés se fait dans la bonne humeur et la joie. Mais il nous faut rester attentifs aux plantes car cette fois, il faut de nouveau repérer les plantes qui réapparaissent au fur et à mesure de notre descente afin d’obtenir cette fois l’altitude maximale pour chacune. Simon nous quitte en cours de route. Nous rejoignons finalement notre lieu de bivouac vers 17h30, ravis de retrouver notre lac et sa belle vue. Après le diner, nous improvisons une séance d’équilibres en tout genre : chandelles, équilibres sur la tête ou sur les mains,...un regain d’énergie semble avoir contaminé toute l’équipe ! Puis Sandrine nous propose de jouer au loup-garou. Après quelques parties, le sommeil nous rattrape et nous voilà tous couchés bien au chaud, ravis de la journée passée…
Vendredi 10 juillet 2020
Ce matin, nous nous levons avec l’arrivée des rayons du soleil sur nos lits vers 7h15. Petit déjeuner au soleil puis rangement des affaires … à 9h nous nous mettons en route pour la redescente au Lac de Moiry, tout en poursuivant le transect jusqu’au point initial d’où nous l’avions commencé l’avant-veille. Le temps est agréable et nous ne nous lassons toujours pas de la vue. Arrivés à 11h au bus, et midi au centre.
Le repas à table avec tous les amis du centre est fort apprécié. Après un temps libre pour permettre à chacun de déballer ses affaires et de prendre une bonne douche bien méritée, nous nous retrouvons au labo Biodiversita pour faire un petit bilan de la semaine et choisir le programme des prochains jours ensemble. Nous avons plein d’idées (faire un herbier, apprendre à utiliser l’application Flora Helvetica pour l’identification des plantes, la mise en collection des insectes, ...) et nous ne pourrons pas tout faire, mais en tout cas, les envies ne manquent pas ! La journée se finit tranquillement avec un temps libre où chacun peut choisir de faire une sieste, lire ou rejoindre les animations du centre. Au moment du dîner, une surprise nous attend : nous fêtons l’anniversaire d’Aurore, qui fait partie du groupe astro. Elle reçoit un énorme poster aves les mots et signature de nous tous. Les deux énormes gâteaux sont engloutis en peu de temps tant ils sont bons ! En première partie de soirée, Nourélise, Lucas et Maxence aident Marie en cuisine à préparer un tiramisu (dessert qu’ils ont choisi en concertation avec elle) pendant que les autres jouent à la « trace maudite » puis, une fois que les plus jeunes se sont couchés, les ados du centre se réunissent pour un jeu du loup-garou.
Samedi 11 juillet 2020
Aujourd’hui c’est la journée de repos pour le groupe Nature au Sommet avant de repartir pour le second sommet dimanche. Les autres groupes du centre concluent leur semaine de séjour et préparent donc la retransmission pour cet après-midi. Pendant ce temps, Luc, Lucas, Marguerite et Nourélise vaquent à des occupations tranquillement : lecture, discussions ... Maxence et Lucas rejoignent le groupe spécial cuisine : c’est à dire ceux qui se sont portés volontaires pour choisir un menu et le cuisiner pour le dernier soir de la semaine. Ils ont choisi de préparer des pizzas et confectionnent donc de la pâte à pizza aidés de Marie la cuisinière. L’après-midi, c’est le grand spectacle : chaque groupe astro, drone et archi présentent à tour de rôle ce qu’ils ont fait dans la semaine. Le goûter vient conclure cet après-midi de fête. Le soir, le repas de pizza suivi du tiramisu a un succès fou et nous occupe même jusque tard ! Après le repas, divers animations ponctuent la soirée : la pesée de notre poubelle de nourriture gâchée : nous sommes très contents de constater qu’il n’y a presque rien ! Puis vient les résultats du fameux jeu « Anim’Story ». Chaque éducateur révèle au grand jour son secret et les commentaires pour expliquer les circonstances sont hilarants. Les plus jeunes vont ensuite se coucher pendant que les plus grands jouent à quelques jeux de société. Demain la plupart des enfants du centre repartent. Marguerite nous quittera aussi et nous ne serons donc plus que 8 dans l’équipe Nature au Sommet : Lucas, Maxence, Anton, Luc et Nourélise ainsi que Sylvain, Catherine et Sandrine.
Dimanche 12 juillet 2020
Ce matin ce sont les grands au revoir. Nous avons adoré avoir Marguerite avec nous pendant la première semaine et elle va beaucoup nous manquer. En tout cas, on fera nos prochains sommets avec une pensée pour elle ! Avant de partir, on lui offre une petit boussole qui peut se clipper partout avec son petit mousqueton intégré.
Puis nous bouclons nos sacs et nous nous rassemblons dans le laboratoire pour mettre en collection des insectes récoltés lors de nos dernières sorties à l’extérieur et pour mettre en herbier les quelques plantes cueillies.
Nous partons vers midi en bus pour rejoindre le petit village d’Ayer. A la sortie de l’arrêt de bus, Sylvain nous attend avec sa voiture. Il nous emmène en deux aller-retours directement au début de notre chemin de transect (ce qui nous épargne 1h30 de marche avec pas mal de dénivelé). Nous y prenons le pique-nique, avec Sandrine qui nous a rejoint, puis, pendant que nous démarrons le transect, Sylvain et Sandrine font de nouveau un aller-retour pour monter cette fois le matériel de bivouac et d’alpinisme directement sur le lieu de bivouac. Nous avons ainsi la chance de faire notre première partie de transect jusqu’au bivouac avec des sacs très légers. Le sentier que nous suivons est charmant et avec une grande diversité de fleurs. Nous y passons donc un moment à toutes les noter au fur et à mesure, et nous arrivons sur notre lieu de bivouac vers 19h. Le temps de récupérer tous nos sacs, d’installer le campement et de dîner (un succulent riz avec une sauce unanimement appréciée), et nous voilà tous couchés (après une partie de jeu de cartes et quelques bons fous rires). Demain sera le grand jour : ascension de la Pointe de Forcletta escortés des journalistes de la RTS !
Lundi 13 juillet 2020
Ce matin nous nous réveillons à 6h50. Après le ptit déj, tout le monde s’active pour ranger le campement et nous sommes prêts 30 minutes plus tôt que ce que l’on avait prévu ! Nous voilà donc partis sur le sentier vers le Col dès 8h30. Peu de temps après, nous sommes rejoints par les 2 journalistes, l’un deux avec une caméra de 20Kg, et par Thomas Egli, le fondateur d’OSI. Au fur et à mesure que nous progressons vers le col, les journalistes se postent à différents points stratégiques pour nous filmer en train de noter les nouvelles plantes que l’on rencontre sur notre fiche de terrain, ou pour filmer nos pas passant dans les névés...A mi-chemin, Nourélise se porte volontaire pour une petite interview, qui ravit les journalistes et Thomas qui écoute à côté. La bonne humeur et l’amusement de cette situation emmène vite le groupe au col sans que l’on se rende compte de l’effort ! Arrivés en haut, nous faisons une pause pour grignoter et nous encorder. Lionel, notre nouveau guide pour cette seconde semaine nous y rejoint. Pendant cette pause, les journalistes en profitent pour interviewer cette fois Luc et Anton, ainsi que Sylvain, Catherine et Sandrine.
Et nous voilà prêts pour démarrer la course sur l’arête vers la Pointe de Forcletta. Lionel part en premier avec sur sa cordée Nourélise et Lucas. Puis c’est au tour des cordées de deux : Catherine avec Luc, Sylvain avec Anton et enfin Sandrine avec Maxence. Les journalistes nous suivent encore juste sur le démarrage puis nous saluent. Il feront un reportage de 3 minutes (dommage, ça va être court) qui passera mardi soir ou plus tard dans la semaine. Quoi qu’il arrive, nous aurons accès au podcast sur le site de la RTS.
La suite de la progression en arête est magnifique : nous avons vu alternativement d’un côté et de l’autre. Le niveau technique est plus difficile que sur notre dernier sommet, nous avons même des passages d’escalade à deux reprises dans des dièdres, des pas techniques ici et là, et des passages sur des éboulis où il faut poser le pied avec précaution pour éviter les rochers instables. Tout le monde est attentif et réussit à surmonter sa peur dans les passages moins évidents. Nous rencontrons encore pas mal de plantes en chemin que nous notons dont l’Edelweiss, une nouvelle espèce encore jamais vue dans le cadre de notre projet Arabis caerulea... Nous atteignons le sommet vers 12h30 (plus exactement un avant-sommet, mais qui est choisi comme notre point final de transect), heure parfaite pour le pique-nique de tortillas qui a toujours autant de succès. Nous avons une vue superbe et nous sommes tous ravis de ce que nous avons réussi à parcourir. La seule plante présente ici est la Saxifrage fausse mousse Saxifraga muscoides. La perspective du retour avec les passages de désescalade est tout de même impressionnante et tout le monde n’est pas encore à son aise. Et la météo est plus nuageuse que prévu, ...avant que tout le monde ne se refroidisse, nous repartons donc. Les passages les plus délicats se passent sans encombre, et nous rejoignons le col avec 1h30 d’avance sur l’horaire prévu...quelle équipe !
Le soleil est de retour et nous reprenons le sentier vers le bivouac avec joie, tout en continuant de noter les espèces et leur altitude maximale. La soirée se passe au grand soleil, chacun se repose et profite du cadre. Nous dînons tôt et nous nous couchons tôt, avec la bonne fatigue de la journée et le plaisir de s’emmitoufler au chaud dans les duvets sous un coucher de soleil absolument fantastique, qui illumine l’arête que nous avons parcourue plus tôt dans une belle lumière dorée.
Mardi 14 juillet 2020
Ce matin nous nous levons encore un peu plus tôt, à 6h30 pour avoir le temps de redescendre à l’arrêt de bus tout en prenant le temps de faire le transect correctement. Il fait bon et la descente est très agréable. Le bus nous ramène au centre pour l’heure du déjeuner. Après avoir étalés nos affaires de bivouac pour finir de les sécher, nous profitons du repas puis d’un bonne douche fort agréable. Nous nous réunissons ensuite pour décider de la suite du programme de la semaine, et choisir ce que l’on préfère entre faire de nouveau 2 nuits de bivouac et un sommet, ou une version plus légère et moins fatigante, avec une nuit de moins de bivouac, ...Sylvain et Catherine essaient de trouver un sommet qui répondrait à toutes les envies sur mesure : une seule nuit de bivouac, pas trop de dénivelé, mais quand même une bonne partie en alpinisme, avec des passages d’escalade mais pas trop technique non plus...pas facile de réunir tout ça. Puis c’est la sieste générale pendant que Sylvain et Catherine cherchent le meilleur compromis pour répondre à tous les souhaits (car le sommet idéal s’avère ne pas exister).
Après le dîner, c’est une veillée film qui nous attend. Il n’y a que nous et le groupe astro sur le centre car tous les autres groupes sont partis bivouaquer. On en a donc profité pour faire une soirée calme, et attention, avec pop-corn aussi ! Nous regardons « Seul sur Mars », et comme c’est un film bien long, on se couche vite juste après.
Mercredi 15 juillet 2020
Ce matin c’était grasse mat bien méritée. Après le petit déjeuner, nous avons juste le temps de regarder le reportage « Les îles du ciel », qui suit des botanistes qui cherchent à comprendre l’origine des plantes de hautes altitudes. Ils font donc de l’alpinisme pour aller les étudier et les récolter. Il y a plein de similitude avec nos excursions d’alpinisme sur Nature au Sommet. D’ailleurs, Sylvain connaît 2 des chercheurs de ce reportage, dont un avec qui il était en thèse. Après le repas, nous préparons une présentation powerpoint sur tout ce que nous avons fait jusque là, pour la retransmission de samedi. Comme nous repartons demain pour de nouveau 3 jours de transect / alpinisme, il faut bien qu’on s’y prenne en avance.
L’heure du goûter arrive vite. On occupe ensuite la fin de l’après-midi à préparer la veillée du soir : par groupe, nous confectionnons des silhouettes pour raconter une histoire en ombre chinoise que l’on présentera ce soir à la veillée. Et, tadaaaam, pendant le dîner, nous nous interrompons pour regarder en direct sur RTS le reportage tourné avant-hier. Voilà le lien ici
Nous le trouvons très chouette !
Le dîner se finit avec un gâteau d’anniversaire pour Nam, nous avons droit à de délicieuse tartelettes au citron, miam ! La veillée d’histoires à ombres chinoises est l’occasion de bons fous rires. Les plus jeunes se couchent pendant que les plus grands jouent au loup-garou.
Jeudi 16 juillet 2020
Après le ptit déj suivi d’un réveil tonique animé par Catherine pour certains, c’est la préparation des sacs, et hop, nous voilà repartis pour une nouvelle mission au sommet de presque 3 jours. Nous prenons le bus, et nous sommes salués pas le conducteur : « Ah mais c’est vous les stars du Val d’Anniviers ! ». Plutôt surprenant d’être reconnus si vite après notre passage aux infos de la veille.
Puis nous prenons le funiculaire de St Luc. Arrivés là-haut, nous nous installons pour un succulent pique-nique pendant lequel Sandrine nous rejoint. Puis nous prenons le chemin des planètes jusqu’à rejoindre une bifurcation d’où nous démarrons notre transect. Le sentier suit un ruisseau charmant, avec une vue sur les Pointes de Nava : une magnifique crête accidentée. La montée se fait avec plaisir, il semblerait que tout le monde ait maintenant pris le rythme des marches en dénivelé. Lucas improvise en chemin de la sculpture de branches de genévrier avec son opinel. Tout le monde a progressé aussi pour reconnaître les plantes, si bien que le protocole est de plus en plus efficace. Nous arrivons à notre lieu de bivouac au bord du Lac de Tounô vers 18h. Nous apprenons une mauvaise nouvelle : notre guide a contacté Sylvain pour l’informer qu’il était malade et qu’il ne pourrait pas venir demain. Qu’à cela ne tienne, nous avons un plan B : au lieu de faire le Boudri comme prévu, nous ferons le Tounô qui est un sommet qui se fait en randonnée, et dont le départ est le même que pour le Boudri. La soirée se passe à profiter des abords du lac, où tout le monde s’exerce à faire des ricochés sur l’eau. Nous sommes dans la brume au début mais très vite, le soleil refait de belles apparitions et nous prenons notre dîner au soleil ! Un peu plus tard dans la soirée, nous avons même le droit à un coucher de soleil féérique, qui enthousiasme absolument tout le monde.
Vendredi 17 juillet 2020
Nous nous réveillons vers 8h, et avons la surprise de voir Étienne, un jeune de la vallée et ami de l’équipe Objectif Sciences International qui vient nous rendre visite. Il habite à Vissoie et vient donc de monter 1450 mètres de dénivelés pour nous rejoindre. Nous prenons le ptit déj en prenant notre temps : aujourd’hui sera une journée tranquille car le Tounô n’est qu’à 400 mètres de dénivelé d’ici, et comme nous n’aurons pas besoin de nous encorder, cela prendra nettement moins de temps que si nous faisions de l’alpinisme avec toutes les précautions à prendre pour la progression encordés. Nous décollons de notre lac vers 10h, et reprenons le transect démarré la veille, mais vers le Tounô.
Nous voyons passé à deux reprises un chevreuil apeuré qui galope avec une aisance magnifique dans les éboulis. Avant d’arriver en haut, Étienne nous quitte en dépliant son parapente qu’il avait dans son sac, plutôt classe comme façon de nous quitter ! Il sera de retour chez lui dans 10 minutes ! Nous arrivons au sommet vers 12h30 et le pique-nique de tortillas avec la belle vue est encore un chouette moment. Nous restons un bon moment là-haut à profiter de la vue et à observer, identifier toutes les plantes présentes. Puis nous prenons tranquillement le chemin en sens inverse. Au final sur ce transect, nous aurons identifié plusieurs petites plantes de la famille des brassicacées, et nous en sommes très contents.
De retour au lac, c’est le temps libre : certains barbotent les pieds dans l’eau, d’autres continuent de parfaire leur technique de ricochés, une séance de gainages et autres petits exercices s’improvise, puis encore un peu de botanique pour identifier les Génépis blancs qui envahissent un des rochers proche de nous...Des niverolles (des petits oiseaux de la famille des moineaux, avec de grosses tâches blanches sur les ailes, qui ne vievnt qu’en altitude) nous survolent. Nous prenons le dîner dans les derniers rayons de soleil, et après une petite balade autour du lac et encore quelques compétitions de ricoché (record de 13 pour certains !), tout le monde se couche.
Samedi 17 juillet 2020
Le lever à 6h45 n’est pas facile ce matin. Après le ptit déj, nous nous affairons à faire nos sacs mais il fait très froid et nous avons mal aux mains. Heureusement, le soleil finit par percer et en moins d’une minute, nous nous régalons de la douce chaleur. Après une séance de photos, nous voilà repartis vers le centre, toujours en continuant notre protocole. En chemin nous rencontrons un bébé marmotte pas craintif du tout et qui se laisse approcher jusqu’à 1 mètre en nous regardant droit dans les yeux. Plutôt que de reprendre le funiculaire, nous choisissons de continuer à pieds jusqu’à rejoindre notre centre. Il n’y a pas de doute, pour tout le monde, la marche avec nos gros sacs est beaucoup plus facile qu’au début du séjour. Nous arrivons au Choucas vers 13h, juste à temps pour nous régaler du repas de Marie. Puis tout va très vite : douche, petite sieste et ça y’est il est 15h, l’heure des retransmissions ! Tous les groupes se rassemblent dans le réfectoire et présentent à tour de rôle ce qu’ils ont fait et appris dans la semaine. Nous présentons sur un powerpoint les plantes cibles, le protocole, les oiseaux que nous avons pu observer ainsi que les animaux. Les parents suivent tout ça en visio (pour ceux qui ont pu se connecter), et ont même l’occasion de faire un coucou à la fin de la séance. Nous concluons pas un petit goûter.
Avant le dîner, l’équipe de Nature au Sommet se rassemble pour un petit bilan de fin de semaine, qui s’avère être très positif. Pour le dîner, Marie a prévu une fondue suisse. Elle a même organisé ses repas pour être sûre qu’on soit là pour la manger et qu’on ne la rate pas comme ça avait été le cas la semaine passée. Puis la soirée boom finit de clore notre superbe séjour. Nous faisons aussi une petite pause nocturne devant le centre pour observer à la lunette astronomique et aux jumelles la comète de Neowise, que l’on arrive à voir superbement bien.
Dimanche 18 juillet 2020
Ce matin tout le monde s’est levé dans la bonne humeur et la satisfaction d’avoir vécu une belle aventure ensemble. Beaucoup sont motivés pour revenir l’an prochain, et on espère très fort les revoir !