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SUR LES TRACES DU LYNX DES BALKANS DU 07 AU 18 JUIN 2023

Journal de bord de l'expédition au Monténégro sur les traces du Lynx des Balkans. Expédition de 12 jours réalisée entre le 7 et le 18 Juin 2023. Biodiversité, observations et suivis naturalistes, mammifères, recensements sont au programme. Voir descriptif détaillé

SUR LES TRACES DU LYNX DES BALKANS DU 07 AU 18 JUIN 2023

Journal de bord de l'expédition au Monténégro sur les traces du Lynx des Balkans. Expédition de 12 jours réalisée entre le 7 et le 18 Juin 2023. Biodiversité, observations et suivis naturalistes, mammifères, recensements sont au programme. Voir descriptif détaillé

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Introduction

Notre équipe d’écovolontaires s’est rendue au Monténégro, afin d’aller étudier l’écosystème du Lynx qui est pour l’instant un véritable fantôme. Seules quelques observations ont été faites par des habitants du coin donc nous espérons pouvoir voir des images du prédateur.
Nous profitons de cette mission pour étudier l’écosystème dans ce secteur, ce qui nous permettra, à terme, de connaître la façon dont les espèces animales et végétales s’adaptent à la présence du Lynx.

Retrouvez le descriptif complet de cette mission écovolontaire Sur les traces du Lynx des Balkans en cliquant ici.

Le Projet

Bonjour tout le monde !

Nous voilà parti pour une 8e expédition au Monténégro sur les traces de ce fameux fantôme des Balkans… Nous sommes tous bien arrivés et nous nous sommes retrouvés relativement facilement bien que quasiment chaque personne est arrivée à un jour différent ! Jean-Philippe et Josiane par exemple sont déjà là depuis une semaine et ont profité du fait de venir au Monténégro pour visiter le pays avant le début de l’expé, Thierry est arrivé hier et Arnaud cette après midi.

Le temps est clément aujourd’hui, il fait 25°C et le ciel est un peu gris, mais rien de catastrophique et pourtant quand on interroge les Monténégrins, ils nous répons=dent qu’il ont un très mauvais temps cette année : Quasiment pas de neige cette hiver et maintenant le beau temp peine à arriver… Parce que oui, pour Podgorica, un ciel un peu couvert et 25°C en Juin c’est considéré comme étant du mauvais temps !

Comme au début de chaque expédition, nous avons pris le temps, une fois à l’hôtel de faire une réunion en terrasse pour faire un point sur le planning de la semaine et les raisons de notre présence au Monténégro. Après avoir fait le tour des questions et avoir précisés nos missions de la semaine nous sommes partis tranquillement en direction du restaurant dans lequel nous allons manger ce soir, à l’autre bout de la ville.

En marchant, nous sommes passés par plusieurs petits recoins cachés de la capitale et en avons visité quelques monuments emblématiques de la ville (Cathédrale de la résurrection du Christ, Pont Millénium, vestiges romains, Quartiers ottoman, Clock Tower…) et avons même croisé la route d’un murier plein de fruits mûrs à souhait !

Et après un repas copieux à « Lanterna » où les discussions diverses et variées ont été de bon train, nous sommes rentrés à pied à l’hôtel et contre toute attente, sur le chemin du retour (après avoir entendu de loin le Petit duc habituel de la capitale) nous croisons la route d’un hérisson au beau milieu de Podgorica ! Nous sommes restés l’observer quelques instants, se demandant si c’était plus pertinent de le laisser là ou de le déplacer…. Mais finalement, il semblait bien savoir ce qu’il faisait, n’avait pas l’aire stressé par son environnement et évitait avec habilité ce qu’on pensait être des obstacles pour lui… Donc nous l’avons laissé faire, misant sur le fait qu’aussi surprenant que ce soit, il devait être en terrain connu et sur son territoire ! Et puis n’oublions pas de Podgorica est une jeune capitale avec encore beaucoup de coins relativement bien préservés donc, après réflexion, sa situation n’était pas non plus si inquiétante que ça.

Une fois de nouveau à l’hôtel, on ne traîne pas trop parce que demain matin nous avons un bus à prendre à 8h20 et que la semaine promet d’être chargée !

Jeudi 8 Juin :

Ce matin c’est le grand départ, nous partons pour le nord du pays et le parc de Prokletije (se prononce proklétié) ou du moins nous essayons… Parce que bon, de notre côté tout va bien et tout est en ordre, nous nous sommes levés à 7h, à 7h45 nous étions prêt et nous avions commandé deux taxis pour 8h pétante.

Nous nous sommes donc positionnés sur le parking avec nos gros sacs à les attendre et… et voilà ! à 8h il n’y avait personne, et à 8h05 non plus… 8h10 non plus…En sachant que nous avions 10 minutes de routes et que notre bus partait à 8h25, chaque minute de retard des taxis faisait monter une petite tension peu agréable… Et finalement c’est à 8h15 qu’ils sont arrivés !! On vous laisse faire le décompte… ça s’annonçait plutôt mal !

Une fois à la station de bus, on descend en urgence, on traverse la gare routière le plus vite possible, on donne nos billets au contrôleur et derrière lui, que voyons-nous ? Le bus qui s’en va tranquillement… Juste sous nos yeux…

Heureusement, nous sommes tombés sur un contrôleur plutôt réactif qui s’est lancé (à pied) dans une course poursuite derrière le bus et qui a réussi à le rattraper et à le stopper avant que celui-ci ne franchisse le portique de sécurité du bout du parking des bus !

Nous nous sommes donc précipités à l’intérieur et nous sommes écroulés à bout de souffle sur nos sièges. Mais c’est bon, la 1re mission de la journée était accomplie !
S’en est suivi un trajet de 3h30 sur les petites routes de montagne (en travaux) du Monténégro en direction du nord est du pays et du fameux parc de Prokletije (qui se traduit dans le patois local par un mot à mi-chemin entre « étrange » et é « dangereux »… ça fait rêver n’est-ce pas ?

Vers 13h nous arrivons à Plav, où nous troquons notre bus contre une jeep tout terrain qui va nous permettre de gagner encore 900m de dénivelés et d’arriver jusqu’aux katuns d’Hermina, la place forte et récurrente de ces expédions sur les traces du fantôme des Balkans.

Message aux anciens participants (et notamment les équipes 2021 et 2022) : C’est probable que pour les expé futur (2024 ?) on ne soit plus chez Ermina mais qu’on trouve un nouveau logement dans les environs de Vusanje pour commencer à prospecter dans le tiers sud du parc puisque le tiers nord commence à être bien couvert par nos prospections et nos pièges photos.

Après un bon repas bien mérité, et un bon temps de cartographie pour comprendre les particularités géomorphologiques de l’endroit où nous nous trouvons (corridors naturel, frontières du pays, zone de présence probable du lynx, zones de prospections des jours qui viennent…), nous nous équipons contre la pluie, on prend notre matériel scientifique, et c’est parti !

On part en direction du sud pour aller relever 2 pièges photos qui sont installés à 2 kilomètres à vol d’oiseaux de là où nous sommes. Sur le chemin, nous en profitons pour enregistre quelques données naturalistes opportunistes et Konan commence à nous donner tranquillement des clés pour identifier les empreintes laissées dans la boue par les mammifères, les fèces laissés plus ou moins en évidence) et pour prendre en main l’application naturaliste ObsMapp qui nous servira pendant toute l’expédition pour géolocaliser et enregistrer nos données.
Bilan des courses : empreintes de chevreuils, fèces de grands tétras, de martres ou de foine et de chevreuils, des traces d’alimentation de sangliers et d’écureuil…. Quelques plantes identifiées au passage dont une que nous n’avions jamais repérée malgré nos passages réguliers sur ce chemin : La Corydale creuse (Corydalis cava).

Nous retrouvons les 2 pièges photos, récupérons les cartes SD et comme l’orage commence à se faire bien sérieux au-dessus de nous (cela fait une bonne heure que nous somme sous la pluie et il commence à y avoir de beaux éclairs et des bons coups de tonnerres) nous décidons de ne pas trainer et de rentrer au plus court !

On prend le temps de se sécher et de se réchauffer une fois rentrés et on se prépare tous pour regarder ce que nous avons comme résultats sur ces 2 cartes mémoires. Et finalement nous avons des résultats assez distincts :
Piège 1 (notre plus vieux piège qui est là depuis 2018) : peu de vidéo sur un an mais proportionnellement beaucoup de vidéos intéressantes : Renards, chevreuils, blaireaux, écureuils, martres, fouine, lièvres, divers oiseaux… !
Piège 2 (un piège plus récent posé en Aout 2022 au-dessus d’une petite mare) : Beaucoup de vidéos mais proportionnellement peu de vidéos intéressantes : pour le moment uniquement des chevreuil… Mais nous en avons regardé que la moitié donc on peu espérer que l’autre moitié soit plus fournie !

Vendredi 9 Juin

Aujourd’hui lever à 7h, l’objectif est de partir à 8h… Le temps est radieux et le paysage au camp de base est splendide !

Nous parvenons péniblement à lever le camp à… 8h30 !

Nous attaquons tout de suite par un bon exercice de cardio, à savoir un chemin très pentu, sur quelques centaines de mètres ! Le fonds de l’air était un peu frais au départ, nous ne le sentons plus du tout !

Nous faisons quelques observations de la flore, jusqu’à arriver au col de Preslapa, une prairie d’altitude, où nous faisons une pause, devant le paysage époustouflant à 360° ; nous mettons la halte à profit pour réaliser des enregistrements sonores des chants d’oiseaux. Nous identifions le pinson des arbres, le pipit des arbres, le merle noir, le pouillot véloce, la grive draine et le geai des chênes.

Plus loin sur le chemin, nous tombons sur une succession de fèces ; nous identifions notre première crotte de loup, mais aussi de chat forestier, ainsi que du renard que nous connaissons bien à présent !

Nous abordons une mare où nous observons des tritons alpestres, reconnaissable à leur ventre orange.

Puis nous arrivons à une nouvelle mare, lieu d’implantation du piège photo à relever.
Mais quelle ne fût pas notre surprise de ne trouver que 2 vidéos d’observations, un blaireau puis une vache, suivies de… rien d’autre !!

Qu’a-t-il pu se passer, après la dernière remise en place du piège ?

Nous nous perdons en conjectures durant un bon moment, pour finalement statuer que la cause possible est un disfonctionnement de la carte SD. Nous remettons le piège en service après pas mal de tests et paramétrages, et on croise les doigts ! nous repartons, déçus du résultat.

Notre déception n’est heureusement que de courte durée car, dans la poursuite de notre recherche de traces, Thierry tombe sur un crâne particulièrement bien préservé, que Konan finit par identifier à coups sûr comme étant un crâne de loup, mis en évidence par la taille imposante de sa crète sagittale et l’écartement de ses arcs zygomatiques.

Nous décidons d’élargir la zone de recherche autour du crane, dans l’espoir de trouver d’autres parties du squelette et Thierry tombe rapidement sur la moitié droite de la mâchoire inférieure !

Hélas, la poursuite de nos investigations aux alentours ne permet pas de trouver d’autres ossements. Mais c’est déjà une trouvaille magnifique, une première pour Konan !

La poursuite de notre périple passe par un pierrier encore partiellement enneigé, qui nous occasionnera quelques frayeurs et quelques jambes avalées par la neige ! Heureusement, plus de peur que de mal !

Le passage dans ce pierrier aura permis de faire une belle observation d’un chamois mâle, repéré par Konan une centaine de mètres au-dessus de nous.
La chance est avec nous, car quelques minutes plus tard, nous dérangeons, entendons et voyons décoller deux grands tétras !

Notre parcours nous mène ensuite sur les bords du lac Hridsko jezero, un spot parfait pour notre pique-nique !

Puis nous entamons la redescente, en surveillant le temps qui commence à se gâter.
Une partie de l’équipe, composée de Konan, Arnaud et Thierry, en profitent pour repasser au piège BIO-ME-P06, près de la mare en creux, pour récupérer le matériel, qui sera réutilisé ailleurs.

Une fois rentrés, Konan nous fait un topo sur le paramétrage des pièges et nous en profitons pour en préparer 3, dont 2 seront à installer le lendemain sur un nouveau site.

Pour finir, nous terminons la soirée par une partie de tarot, où nous initions Arnaud, qui a passé les 19 premières années de sa vie en ignorant tout de ce formidable jeu de cartes !

Samedi 10 Juin

Cette fois ci nous partons équipés non pas d’un mais bien de deux pièges photos que nous allons poser dans la même journée. L’un d’entre eux est un nouveau piège que nous avons acheté cette année et l’autre est celui de la mare que nous avons récupéré hier.

L’idée est de rejoindre une zone proche de la frontière avec le Kosovo pour faire de la prospection et espérer trouver des endroits pertinents pour poser nos pièges photos.
Nous partons donc de bon matin, dans la jeep de notre guide, pour traverser la vallée voisine et remonter sur une autre montagne.

Nous nous garons le long d’un chemin, pour continuer à pied dans des paysages très bucoliques. Nous traversons en effet de verdoyants pâturages, avec des moutons, des chèvres, un cheval… qui n’a daigné faire ami-ami qu’avec Josy !
Il y a aussi des petites cabanes de bergers.

Nous montons en direction du sommet, en coupant à travers champs, sans nous préoccuper de suivre un éventuel sentier.

Les myrtilliers sont légion ici, pas encore mûrs, quel dommage !

Ensuite nous atteignons un vaste plateau, très fleuri (...)

De là nous continuons l’ascension, en visant un promontoire rocheux sis dans les hauteurs, que nous supposons être un passage très probable pour la faune sauvage. Il nous faut aller regarder cela de plus près, afin de définir s’il est possible et intéressant de fixer une caméra aux alentours de ce gros rocher, qui semble de loin réunir toutes les qualités souhaitées.

Des fèces divers et variés parsèment notre route, nous les observons de près avec grand intérêt. Nous avons ainsi distingué des fèces de renard, etc…

Comme nous passons dans une zone où les épicéas deviennent de plus en plus nombreux, avec des arbustes aussi de plus en plus envahissants, et que nous sommes toujours en « hors-piste » dans un secteur inexploré où la progression risque de devenir ardue, le groupe décide de se scinder en 2. Josy et JP choisissent donc de retourner attendre le reste de l’équipe au niveau du plateau un peu plus bas.
Après avoir raccompagné Josy, JP décide de rejoindre les autres.

La mission de Josy sur place est de photographier le maximum de fleurs différentes. Quelques espèces au final n’avaient pas été encore visualisées à cet endroit.

Une fois le reste de l’équipe revenue rejoindre Josy, le repas est pris au bord d’une mare, où des têtards sont aperçus. Le soleil est au rdv, et il fait bien chaud, cela n’en est que plus agréable ! Un troupeau de vaches (il y a même, chose surprenante, un taureau !) avec leurs sempiternelles clochettes broute paisiblement à nos côtés.
Il nous faut maintenant redescendre. Nous réalisons un léger détour tout droit à l’autre bout du plateau, ce qui nous permet d’avoir une vue sur un panorama majestueux, qui inclus les différents pics et sommets, à la croisée des frontières avec l’Albanie et le Kosovo. Puis nous continuons notre périple avec le retour vers le véhicule, qui s’effectue par le même trajet qu’à l’aller, le plus droit possible, même si parfois la descente est bien pentue !

Nous cheminons donc dans les alpages constellés de fleurs de champs, où nous pouvons photographier la flore locale.

De retour à notre katun, nous ne pouvons que nous féliciter de cette magnifique journée bien remplie, en attendant un repas bien mérité et savoureux comme toujours, composé de beignets locaux typiques au fromage ou à la patate.
En soirée, un tournoi de tarot se met en place, le vainqueur est JP ! (et sans tricher en plus !).

Dimanche 11 juin :

Réveil matinal, petit déj, temps un peu couvert, nous partons comme d’habitude vers 8h avec comme missio du jour : récupérer le piège qui est situé après les katuns suivants, un peu plus bas dans la vallée.

Pour cela nous empruntons le chemin qui longe les habitations. Ensuite un petit sentier nous fait pénétrer dans le bois, et enfin arriver dans une jolie clairière, où malheureusement nous avons l’amère déception de constater que le piège photo où tant de vidéos devaient être stockées avait malheureusement été volé … A près avoir fait le tour de la situation, notamment en demandant son avis à Esad, il s’est avéré que la plus forte probabilité soit la suivante :

Les Katuns le plus proches sont habités par une famille connue pour faire plus ou moins discrètement de la chasse illégale dans le parc de Proklétije… Et il se trouverait que, par le plus grand des hasards, apparemment quand on fait quelque chose d’illégale, on n’aime pas trop se retrouver filmé et enregistré dans une boite automatique… Donc on fait en sorte de s’en débarrasser !

Une fois digérée cette mauvaise nouvelle, nous repartons dans le bois, en espérant trouver des traces de présence d’animaux et pour explorer une nouvelle zone.
Et là, quelle ne fut pas notre joie de découvrir des crottes d’ours particulièrement fraiches !!! Et une quantité que même Konan avait encore rarement vu ! On reste attentif au cas où l’auteur de ces traces soit encore dans les parages mais après une demi-heure de marche… Il semblerait que non.

En ensuite il s’est mis à pleuvoir, et nous sommes progressivement passé d’une pluie fine à une pluie diluvienne ! Nous étions trempés des pieds à la tête, donc nous avons courageusement pris le plus court chemin pour rentrer aux Katuns d’Ermina !

L’après-midi pluvieuse a permis de faire le jeu pédagogique rituel que Konan ramène à chaque expé et qui permet d’augmenter les connaissances de chacun sur l’identification des mammifères sauvages des environs, de leurs empreintes, crottes et cranes respectifs.

Une éclaircit soudaine en fin d’après-midi nous a permis de ressortir et de retourner contrôler le piège photo que nous avions contrôlé le 1er jour en arrivant à Prokletije. Comme à notre habitude, nous faisons en sorte d’utiliser un nouveau « chemin » (celui-ci s’est vite changé en hors-piste) de manière à maximiser nos chances de croiser le chemin de nouvelles espèces animales et végétales.

Une fois devant le piège, on récupère les quelques données issues de ces quelques jours et surtout nous en profitons pour tester une nouveauté de cette expédition : l’essence de valériane ! En effet, après quelques recherches sur le suivi des félins sauvages, Konan a trouvé des articles décrivant l’utilisation de cette essence pour attirer les chats forestiers (qui ont tendance à être attirés et à venir se frotter dessus pour marquer leurs territoires). Arnaud et Thierry prennent donc le temps de bien badigeonner les arbres présents en face du piège avec le mélange huile/essence que konan avait ramené avec lui.

La journée s’achève avec le retour progressif de la pluie et pour le moment cette expé n’est pas la plus chanceuse qu’il n’y ait jamais eu… Entre la météo, le problème de carte SD d’hier et le piège volé de ce matin… L’arrivée d’une bonne nouvelle de ferait pas de mal au moral des troupe !

Lundi 12 Juin :

Ce matin c’est déjà le jour du transfert vers notre 2e zone d’étude mais avant ça nous décidons de faire une sortie très matinale pour essayer de voir quelques animaux, aidés par l’ambiance feutrée du brouillard et du jour qui se lève. Nous sommes donc dehors à 5h du matin et avançons pas à pas de manière à maximiser les chances d’apercevoir quelque chose. Pas de mammifères au rendez vous ce matin mais une très belle observation du pic tridactyle et d’une nichée de pic épeiche !

A 10h nous partons à bord d’une jeep pour descendre la montagne conduite par le fils d’Enko qui a 15 ans mais qui conduit déjà très bien pour son âge. Une fois à Plav nous faisons une réunion avec Enko et de fils en aiguille, nous arrivons à la meilleur nouvelle de l’expédition !!! En août prochain, on fera une réunion avec une autre personne en plus d’Enko et de nous : Une personne qui vit au Kosovo et qui suit les lynx présents de son côté de la frontière, ceux qui sont très proches du parc de Prokletije ! c’est une avancée majeure pour le programme Biodiversita et pour les expés lynx de manière générale !!

Nous arrivons vers 13h00 à Rozaje et le temps de boire un café, faire les courses, payer la taxe de séjour…. Nous nous retrouvons vers 14h30 dans la jeep avec dans l’idée d’arrivée au chalet de Feka, au cœur de la montagne vers 15h30. Mais c’était sans compter sur la pluie qui en plus de nous tremper le dos constamment, a finalement réussie à transformer les chemins de randonnées et les chemins carrossables en ruisseaux glissants et bien boueux ! Donc arriva ce qui devait arriver… Au bout de 45min assez chaotiques lors desquelles nous sommes sortis à plusieurs reprises de la jeep pour lui permettre de passer une zone particulièrement glissante avec moins de poids à l’arrière et plusieurs tentatives infructueuses de passer par certains chemins, nous avons finis par réussir à planter définitivement la jeep dans une grosse ornière ! Pendant 15 minutes nous avons essayé de la tirer et de la pousser comme on pouvait avant de finalement arriver à la conclusion que nous n’arriverions pas à la bouger à la force de nos bras… Nous décidons donc de prendre les clés du chalet et de continuer à pied, sous une pluie battante et sur un terrain très glissant et de laisser Feka et la jeep là où ils sont… Peu avant d’arriver au chalet, nous prenons quand même le temps d’aller toquer chez un fermier (le seul de la montagne visiblement) pour lui expliquer la situation et pour qu’il aille débloquer la jeep en la tirant avec son tracteur.

Nous arrivons donc vers 16h30 au chalet, trempé comme des soupes, n’ayant pas mangé depuis le matin et avec pour se changer puisque nous avons laissé nos gros sacs dans la jeep ! Et là soudainement, on se rend compte qu’un feu c’est quand même fort sympathique et que la chaleur qu’il procure est des plus réconfortante !

On fini par voir arriver la jeep vers 17h30 et la pluie ne faiblissant pas, nous décidons courageusement… de rester à l’intérieur pour la fin d’après-midi !

Ce qui nous permet de finir le tri et le renommage des photos et vidéos issues des pièges de Pprokletije. Arnaud et Thierry étant particulièrement motivés, cette soirée nous au aussi permis de prendre le temps de regarder les vidéos des années précédentes et de parler de l’écologie respectives de toutes les espèces que nous avons pu observer sur ces pièges !

Mardi 13 Juin

Au vu de la météo annoncé et des émotions de la veille, nous décidons pour ce matin de faire un réveil un peu plus tardif et de ne partir du chalet que vers 9h. Et pour le moment on ne peut pas dire qu’il fasse beau mais le ciel se maintient et il ne pleut pas, ce qui est déjà très positif pour nous ! Néanmoins, comme d’habitude, l’humidité ambiante et tous ce qui est tombé les jours précédents ont largement suffit à gorger l’herbe d’eau et à inonder les chemins… Mais bon, on s’adapte et à défaut de s’intéresser aux insectes (tous planqués par ce temps) et aux traces (toutes effacées par la pluie de la veille), on s’intéresse aux plantes et aux amphibiens ! Toutes les nouvelles plantes croisées et encore non répertoriées sont prises en photo sous différents angles (tiges, feuilles, fleurs) et enregistrées sur notre application naturaliste de référence : Obsmapp. En parallèle, nous sommes attentifs aux mouvements présents dans l’herbe parce que cela est souvent signe de la présence de quelques amphibiens : et en effet, Grenouilles rousses et Salamandre tachetées étaient au rendez-vous ! Tout comme les grands tétras, puisque 4 femelles nous ont fait l’honneur de décoller devant nous lors du trajet.

Vers 12h, nous arrivons au niveau du 1er piège, que l’équipe précédente avait installé à plus de 3 mètres du sol afin de réduire au maximum les probabilités qu’il soit dérobé. On croise les doigts parce que pour le moment nous n’avons pas eu beaucoup de chance avec les pièges photos, on récupère les branches qui nous avaient servies d’échelle la dernière fois et petit à petit nous grimpons le long du tronc et nous accédons enfin au piège. Et une fois de plus… Une belle déception… Les piles de ce piège sont vides… Ce qui est étonnant parce que ce sont les mêmes piles que nous utilisons pour tous les pièges et que sur les autres pièges, elles sont loin d’êtres vides… Alors bon, on a quand même quelques centaines de photos et de vidéos, mais la batterie n’a couvert que 4 mois sur les 8…

On décide de garder le piège avec nous et de le ramener au chalet pour s’assurer que le problème vient bien des piles et pas d’autre chose et nous reprenons notre route vers le second piège qui n’est qu’à une petite 20aine de minute de marche de là où nous sommes.

Sur le chemin nous croisons la route d’un couple de pic tridactyles, pour une espèce rare, il est très présent cette année, on est vraiment content de cette observation !
Nous retrouvons assez rapidement le piège, grimpons dans l’arbre, le décrochons et nouvelle déception… Très peu de vidéos de nouveau… Décidément rien ne va pendant cette expé !!! Mais bon, ça ne peut pas toujours être parfait, on se rattrapera à la prochaine ! Et cette fois ci, ça semble être de nouveau une histoire de disfonctionnement de la carte SD, comme pour le piège de Prokletije… Nous décidons donc de manière unanime que nous n’allons plus jamais utiliser de microcartes SD avec un adaptateur parce que visiblement c’est ça qui fait déconner l’ensemble ! En août, Konan reviendra avec un stock carte SD classiques et on changera toutes les cartes !

Tout le monde n’étant pas dans le même état de fatigue, nous décidons de diviser le groupe en 2 pour le retour. D’une côte Josiane, Jean-Phillipe et Sémir vont rentrer par le chemin le plus court pendant que Arnaud, Thierry et Konan vont grimper un petit sommet avant de prendre le chemin de retour.

Grâce à une petite éclaircie, nous avons une très belle vue du sommet sur Rozaje que nous devinons au loin et sur le chemin du retour, faire un peu de hors-piste nous a permis de trouver à deux reprises de belles crottes d’ours. Si belle que Konan en a même récupérer une partie (dans une boite hermétique) pour la ramener à l’équipe Biodiversita.

En effet, même si la démarche peut paraitre étonnante de prime abord, il y a un sens logique derrière tout ça : Le programme Biodiversita, en plus d’organiser des expéditions à l’étranger, propose un cycle de formations naturalistes lors desquelles de nombreux sujets sont abordés dont l’ornithologie, l’entomologie, la botanique et… l’Ichnologie (la science des traces et empreintes) ! Et dans ce contexte, cela devient pédagogiquement très intéressant d’avoir des supports réels pour étayer des propos de reconnaissances de traces laissées par les mammifères !
Pour en savoir plus sur ce cycle de formation, vous pouvez cliquer sur ce lien :

https://www.osi-biodiversita.org/-Formations-.html

La fin d’après midi s’est conclue sous un temps toujours aussi mitigé et de retour au chalet (où nous mangeons enfin notre repas du midi alors qu’il est bientôt 16h… On avait décidé collectivement de ne pas prendre nos pique-niques avec nous par crainte de la pluie mais on ne pensait pas rentrer aussi tard !), nous prenons le temps de faire sécher toutes nos affaires autour du poêle à bois avant de nous mettre à trier et ranger les photos et vidéos issus des deux pièges.

La journée se conclue de nouveau sur un tournois de tarot et Arnaud, qui a découvert ce jeu en début de semaine, commence à bien maitriser toutes ficelles, parfois subtiles, de ce jeu !

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