Bilans scientifiques - En quête de biodiversité au pays du Loup - Itinérance

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LE PROJET
Quatrième session de ce séjour naturaliste itinérant dans le Val d’Anniviers, ces deux semaines d’exploration nous aura permis d’identifier des espèces dans des zones où le programme Biodiversita n’avait pas encore effectué de relevé, notamment au-dessus du lac des Autannes, sur les pentes forestières entre les vallées de Zinal et de Moiry, ainsi qu’entre le lieu-dit Le Tracui d’en bas, près de Vercorin, et Mayoux au-dessus de Vissoie.
Les participant-e-s et les éducateur-ices scientifiques auront pu, aidé par une magnifique météo en ce mois de Juillet 2022, observer de nombreuses espèces dans un environnement alpin magnifique.
• LE PARCOURS :
Départ au pied du centre Les Choucas à Chandolin le lundi 11 juillet 2022. Et retour au même endroit le samedi 23 juillet 2022. Entre ces deux points, 70,5 kilomètres parcourus, avec un dénivelé positif de près de 5000 mètres et un dénivelé négatif de 5500 mètres !
Le point culminant de notre itinéraire était la cabane des Becs de Bosson à 2985 mètres d’altitude.

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• LES DONNÉES :
Durant cette itinérance ce sont 568 observations qui ont été recensées, dont 172 espèces différentes de plantes, de papillons, d’oiseaux, de mammifères mais aussi d’autres insectes.
Au cours de ces observations, nos jeunes scientifiques ont pu se familiariser avec les clefs de détermination, sous forme d’application sur téléphone et en papier, afin d’identifier les espèces rencontrées.
Nous avons pu rencontrer de nombreux individus des espèces caractéristiques de ces hauteurs : l’Aigle royal (Aquila chrysaetos), la Marmotte (Marmota marmota), le Gypaète barbu (Gypaetus barbatus), le Cerf élaphe (Cervus elaphus), l’Edelweiss (Leontopodium alpinum), le Petit Apollon (Parnassius phoebus), le Saxifrage à feuilles opposées (Saxifraga oppositifolia) le Moiré frange-pie (Erebia euryale)... et nos autres voisins de planète nous ont offert la chance de croiser leur chemin et ainsi en apprendre plus sur leur comportement, leurs exigences et leur milieu de vie tout au long de notre parcours.
Des espèces plus rares ont aussi jalonné notre randonnée : l’Azuré alpin (Plebejus orbitulus), l’Edelweiss (Leontopodium alpinum), le Semi-Apollon (Parnassius mnemosyne), Gentiane nivalis (Gentiana nivalis), Renoncule des glaciers (Ranunculus glacialis)...
Notre itinéraire était cette année encore différent des trois dernières sessions, afin de revenir sur les secteurs que nous avions commencé à explorer les années précédentes, ainsi que de découvrir de nouvelles zones. La première semaine se concentrait sur le versant Est du Val d’Anniviers, où notre itinérance était passée l’an dernier avec une journée de marche dans un secteur prospecté il y a trois ans seulement. La deuxième semaine sur le versant Ouest et le Vallon de Réchy, où nous avions promené nos jumelles et nos filets à papillons l’an dernier.
Durant ces deux semaines d’exploration, nous avons eu la chance d’effectuer de belles observations de nombreuses espèces emblématiques comme des Aigles royaux (Aquila chrysaetos) festonnant (effectuant des figures aériennes pour marquer leur territoire) des Gypaètes barbus (Gypaetus barbatus), deux adultes ensemble, laissant espérer une reproduction dans ou à proximité du Val d’Anniviers.
• BILAN PAR MILIEU :
Tout au long de ces 70 kilomètres, nous avons traversé des espaces montagnards qui partageaient des traits communs mais qui étaient aussi variés. Ainsi le cortège des espèces rencontrées était différent, même si de nombreuses espèces ont su s’adapter aux différentes facettes de la montagne.
En effet, le Merle à plastron (Turdus torquatus) et le Rouge-queue noir (Phoenicurus ochruros) affectionnent les zones ouvertes avec des rochers et des pelouses alpines, et nous avons rencontré ce genre de milieu régulièrement durant notre itinérance. De même que la Marmotte (Marmota marmota) que nous avons croisée à plusieurs reprises.
Par contre, nous avons eu la chance de réentendre le Lagopède alpin (Lagopus muta) depuis le Lac de Lona à 2640 mètres d’altitude, signe de sa présence avérée sur ce secteur. Inféodée aux très hautes altitudes sous nos latitudes, cette espèce rescapée de la dernière glaciation ne peut se croiser que dans les zones rocailleuses proches des neiges éternelles. Comme le Crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax) ces espèces caractéristiques des altitudes élevées auront croisé notre chemin seulement quand celui-ci traversait ces hautes terres.
Le Vallon de Réchy, avec son replat et ses torrents nous aura permis d’observer plusieurs espèces de papillon dont le Satyrion (Coenonympha gardetta), le Moiré cuivré (Erebia tyndarus), le Moyen-Argus (Plebejus idas), l’Argus frêle (Cupido minimus) et le Petit Apollon (Parnassius phoebus). C’est ici, au milieu de ces prairies d’altitude arrosées par ces torrents, que la diversité et l’abondance étaient les plus importantes pour ce groupe d’espèces.
Enfin, durant la descente entre le Vallon de Réchy et Mayoux, nous avons quitté les pelouses d’altitude pour retrouver des zones plus boisées. C’est dans cet environnement nouveau que nous avons (re)contacté le Casse-noix moucheté (Nucifraga caryocatactes), la Sitelle torchepot (Sittea europaea), des Chamois (Rupicapra rupicapra) ainsi que des chevreuils (Capreolus capreolus).
• ACTIVITÉS SCIENTIFIQUES :
Durant cette itinérance nous avons donc observé 37 espèces d’oiseaux, 11 espèces différentes de mammifères, 18 espèces de papillons et tout de même 105 espèces de plantes !
Nous avons profité de la présence de nos scientifiques en herbe pour effectuer deux protocoles, un de caractérisation de l’habitat et l’autre concernant la diversité et l’abondance des papillons.
Le premier consiste à évaluer quelles strates végétales couvrent le plus le milieu étudié et les espèces qui les composent, le second consiste à inventorier les individus capturés et de noter au fur et à mesure des captures quelles espèces sont rencontrées.
• CONCLUSION :
Ce séjour scientifique aura permis aux participant-e-s et aux éducateur-ices de marcher, dormir et se reposer dans la nature, et inventorier des espèces alpines magnifiques avec une biodiversité riche et caractéristique de nos montagnes ! Ces observations viennent compléter une base de données qui s’enrichit d’année en année (déjà plus de 21000 observations !) et permettra de suivre l’évolution de ces zones d’altitudes avec d’un côté le réchauffement climatique qui modifie le milieu et de l’autre le retour du Loup gris (Canis lupus) dont l’impact sur le cortège d’espèces et les différents écosystèmes reste à analyser.

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