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Nature au sommet ados - Bilan 2023

Petit bilan scientifique du séjour Nature au sommet (7 jours) Voir descriptif détaillé

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Le Projet

Malgré une météo incertaine, nous avons réussi à maintenir les objectifs de la semaine, dont notamment la réalisation d’un transect au sommet du Tounô.
Nous avons enregistré 129 données via l’application Obsmapp, correspondant à 86 espèces (dont 73 espèces de plantes). La liste des espèces recensées sur nos 3 jours de prospection sur ce sommet est accessible sur le lien ci-dessous :
Liste espèces Tounô 2023
Ces données sont donc consultables sur le site Observations.org et sont ainsi automatiquement partagées avec les communautés scientifiques en accès libre de droit. Elles alimentent la base de donnée mondiale de référence, le GBIF (Global Biodiversity Information Facility) et contribuent ainsi à améliorer les connaissances sur la faune et la flore de la Suisse au-delà du programme Biodiversita.
Le sommet du Tounô ayant été réalisé en juillet 2020, nous avons pu commencer à analyser et comparer nos données avec celles récoltées 3 ans auparavant. Pendant la journée du samedi, et en vue de la préparation de la retransmission, Tilio, Aloïs, Arthur et Alexandre ont commencé à comparer ces données et ont pu déjà en tirer des constats très intéressants. Au sommet, nous avons retrouvé quasiment toutes les mêmes espèces de plantes. Cette année, nous y avons trouvé en plus l’Edelweiss ainsi que la Joubarbe des montagnes, mais nous n’y avons pas trouvé la Drave de Flatniz. Cette dernière n’était présente qu’au sommet il y a 3 ans. On peut donc penser, soit que nous l’avons ratée cette année car peu détectable (surtout que la végétation étant en avance cette année, il était d’autant plus compliqué de repérer les plantes déjà fanées), soit que le réchauffement climatique global a fait disparaître cette espèce de ce sommet, car elle n’a pas de possibilité de remonter plus haut en altitude pour retrouver ses conditions optimales de température. La première hypothèse semble la plus probable, mais c’est une information importante et qu’il va falloir suivre pour vérifier ce qu’il en est, lorsque nous referons le transect dans 3 ou 4 ans. Concernant la Joubarbe des montagnes, elle remontait en 2020 jusque 2995m. Léonie a comparé pour plusieurs des espèces cibles les altitudes maximales que nous avons notées pendant notre transect avec les altitudes maximales mentionnées dans un livre de référence sur les plantes de montagne (Guide expert des plantes de montagne de Franck Le Driant paru en 2022). Pour la Joubarbe, l’altitude maximale y est indiquée à 3000m. L’ayant vue au sommet, soit à 3018m cette année, nous constatons donc une altitude supérieure, ce qui peut refléter une tendance pour cette plante à remonter en altitude d’année en année, et qui pourrait donc être un effet direct du réchauffement climatique. Le traitement de l’ensemble des données à comparer est encore en cours, mais ce qui ressort nettement de notre première analyse, c’est que les plantes cibles de notre étude ont, soit gardé la même répartition altitudinale qu’il y a 3 ans, soit sont remontées plus haut avec une altitude maximale jusqu’à 20 à 100 mètres de plus de celle notée en 2020. Évidemment, pour tirer de réelles conclusions, et s’affranchir de phénomènes localisés ou annuels indépendants d’un réel effet du changement climatique , il faudra attendre encore plusieurs années et la réalisation de nombreux autres transects au Tounô. Il est tout de même fort intéressant de noter des différences déjà si marquées d’un transect à l’autre, avec seulement 3 ans d’écart entre les 2 réalisations. Affaire à suivre !
Un autre point intéressant est l’abondance des Zygènes des sommets (un papillon de nuit noir et rouge) constaté cette année, entre 2400 et 2600m d’altitude. Il s’agit du premier été en plus de 10 ans de prospection dans le Val d’Anniviers par le programme Biodiversita avec autant de Zygènes, on en a noté au moins 4 fois plus cette année. Par ailleurs, nos données indiquent un phénomène cyclique à l’échelle de 2 ans, avec un été sur 2 présentant une abondance marquée par rapport à l’été précédent. Cette hypothèse a pu être confirmée par un site de confiance lepido.ch mentionnant le cycle bisannuel de ce papillon, avec une abondance marquée pour toutes les années impaires.
Enfin, en termes d’outils pédagogiques, nous avons repéré une plante manquante dans la clé des plantes d’altitude réalisée par les participants de séjours précédents (un outil participatif et évolutif qui se peaufine et s’améliore chaque été, et qui fait référence pour l’identification de toutes les plantes trouvées au-dessus de 2700m d’altitude dans le Val d’Anniviers.) Nous allons donc ajouter le Trèfle des Alpes aux 101 autres plantes de la clé. D’ici quelques années, nous pensons pouvoir publier officiellement cette clé pour tous les curieux de nature qui viendront randonner dans la Vallée.

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